Obama pourrait avoir tout pouvoir sur l'internet américain

JFC Morfin jefsey at jefsey.com
Thu Sep 3 02:26:03 CEST 2009


"Les commentaires sont libres, les faits sont sacrés", Beaumarchais. 
Un rombier à qui nous devons beaucoup par USA et littérature interposés.


Mon cher Administrateur,

que voilà des commentaires vigoureux et documentés. Je crains qu'ils 
n'apportent beaucoup d'eau à mon moulin.

Il s'agit sans aucun doute (Web Force) d'un commentaire d'un des 
"princes qui ne nous intergouvernent pas" dont je parle, et qui nous 
dit solidement et clairement pourquoi. Vous devez en être remercié, 
car cela est rare.

Là, où je ne comprends pas bien - mais il faut faire droit à l'humeur 
de chacun - c'est la polémique anti-polémique-anti-américanisme. La 
polémique, si polémique il y a - que vous semblez d'ailleurs 
exacerber et étendre à nous tous, avec force - est, si j'ose dire, 
anti-franco-régalienne et basée sur une information qu'Obama poursuit 
correctement son travail de Président dans un domaine ou la France ne 
doit pas lui faire défaut, en tant qu'allié, et non en tant que valet 
d'armes. Car elle est, pour de nombreuses raisons techniques, la 
mieux placée pour le mieux aider ce travail - et plusieurs sur cette 
liste le font d'ailleurs. Ce qui est en cause est que cette aide 
française n'est pas concertée. Comme, par exemple, Eurodigg tente de 
le faire au niveau européen.

Je respecte pleinement la position stratégique de retrait que vous 
préconisez. Ce qui me gêne par contre beaucoup c'est l'inexactitude 
des faits sur lesquels vous paraissez l'appuyer et les qualifications 
méprisantes que vous dispensez à l'égard d'un pays particulier comme 
la France. Ceci me semble préoccupant de la part d'une organisation 
internationale de droit suisse, mais dont les bureaux sont à 
Narbonne, consultant ECOSOC, Membre de l'IUT-D, ayant signé un MoU avec l'IUT.

At 19:27 02/09/2009, Administrateur wrote:
>Traduction anglaise par Google.

J'ai supprimé, car je n'y comprends rien.

>Bonjour à tous les inconscients,
>
>Vous devriez arrêter vos bavardages inutiles et surtout réprimer un 
>peu votre manie d'antiaméricanisme primaire.

Primaire ou non, je ne vois dans le mail auquel vous répondez aucune 
prise de position pro ou anti américaine. Si ce n'est qu'ils font 
leur travail et nous pas complètement.

>Arrêté un peu de vouloir donner des leçons aux autres avant de 
>balayer devant votre propre porte.

A moins qu'il s'agisse de ma porte personnelle, je comprends qu'il 
s'agit de la porte de la France, ou peut-être de la société civile si 
j'en juge par l'amertume de certaines pages de votre site 
(http://webforce.org). Mais je crois que notre position, active et 
dans les deux cas, est précisément celle que vous réclamez.

>Les États-Unis sont une véritable puissance dans le monde, la France 
>par contre n'est qu'un petit grain de sable dans un rouage universel 
>qui la dépasse largement.

Ceci me parait effectivement de l'anti-américanisme primaire.

Les Etats-Unis ont une politique internationale bi-partisane quasi 
consensuelle, clairement documentée, par exemple dans le livre récent 
de face à face entre Zbigniew Brzezinski (conseiller privé d'Obama, 
aux références solidement établies, en matière de politique 
international) et le Général Brent Scowcroft (équivalent républicain, 
équipe Kissinger et membre du CA de Qualcomm) de David Ignatius : 
"America and the World: Conversations on the Future of American 
Foreign Policy". Cette politique qui concerne la survie des 
Etats-Unis en tant qu'unique puissance dominante (une position 
comprise comme difficile et n'ayant eu d'équivalent que sous Gengis 
Khan) est basée sur une forte coopération avec une Europe, perçue 
comme d'abord franco-allemande. Considérer que l'un des alliés clés 
de cette construction politique est un grain de sable dépassé me 
parait une attaque caractérisée d'une construction sur laquelle le 
peuple de la puissance dominante construit sa paix du monde.

>Que l'Amérique veuille préserver sa sécurité, que son président ai 
>les pleins pouvoirs à ce sujet en quoi cela vous gêne-t-il ?

Ceci n'est en aucun cas gênant. Au contraire. C'est une chose que 
plusieurs responsables sur cette liste suivent de près. Certains on 
même créé pour en comprendre les mécanismes pratiques une association 
que je cite. Ce travail n'est d'ailleurs pas resté sans effet.

La difficulté pratique, vous ne l'ignorez pas, est celle de la 
compréhension mutuelle de la souveraineté numérique et du contrôle de 
la virtualité nationale. En particulier dans les domaines de défense 
et de crise affectant les infrastructures stratégiques. Jusqu'où les 
priorités de sécurité, de protection civile, d'accès en cas de 
catastrophe d'une nation peuvent-elles être acceptées et supportées 
au sein d'un système global qui va directement affecter, en temps 
réel, la sécurité, la protection civile, l'économie, etc., et la vie 
même dans l'immédiateté des autres nations et de chacun de leurs 
citoyens. Qui va les évaluer ?

Nous avons encore peu de cas d'expérience (Irak, Estonie, Taiwan, 
FaceBook) de guerre ou d'action cybernétique d'envergure. Les 
discussions qui ont eu lieu après le Tsunami sur un réseau d'alerte, 
la protection contre le spam et la pédophilie, etc. montrent que nous 
sommes ici dans des mécaniques nouvelles d'intergouvernance. 
L'émergence des services sémantiques et le travail exploratoire que 
nous tentons sur la facilitation de l'intercompréhension montrent que 
nous allons dans ces domaines rencontrer de nombreuses difficultés 
nouvelles, par exemple au niveau de la loyauté nationale face aux 
enculturations, à la désinformation, aux multiples influences, etc., 
et donc à une nouvelle évaluation des contrats sociétaux et régaliens 
des différentes communautés humaines et de leurs dissidences.

Sans aller aussi loin, un cas simple que j'utilise souvent est 
celui-ci: Cadarache a un problème sur Iter. Les communications 
hertziennes sont brouillées. Les écrans de diffusion des informations 
de protection civile disponibles ne sont plus que les écrans internet 
(potentiellement uniquement ceux reliés par fibre optique). Nous 
allons vouloir disposer du maximum de bande passante vers ces écrans. 
La maitrise du routage (FAI nationaux) mais aussi du nommage est 
nécessaire. Alors que le monde entier va vouloir voir nos écrans en 
direct. Comment allons-nous pratiquement convaincre les USA de 
modifier le fichier racine pour nous le permettre ? Et surtout que 
va-t-il falloir demander, et faire, avec quels moyens ? La délégation 
aux risques majeurs n'a pas de plan à ce sujet. Alors que nous 
voulons répéter chez nous le Big Bang au quotidien. En fait, pas si 
loin de chez nous (ce soir je suis à Montpellier).

Internet actuel ne nous le permet pas. Ni à nous, ni à Obama. Je suis 
le seul à avoir une proposition qui se tienne sans doute un peu, 
basée sur l'expérimentation, dans ce domaine. Elle est actuellement 
en première ligne à l'occasion de la finalisation du support des noms 
de domaine multilingues. Activement confrontée aux leaders de la 
technologie Internet, tant sur le plan technique que sur celui de la 
protection du nommage dans le cadre de ce qu'elle met en lumière de 
la technologie existante de l'Internet. Son but n'est pas de dire que 
nous allons en construire un internet français, mais de voir en quoi 
elle peut contribuer à la réflexion commune pour un internet plus 
sur, plus efficace, plus maniable.

Le monde ne se construit pas en un jour et pas par seulement 
quelques-uns. Même si l'on croit représenter les 20% d'actifs qui 
vont alaitdistraire (tittytainment) ("allodistraire"?) les 80% 
restants pour qu'ils ne fassent pas tout sauter.

>L'Amérique a créé Internet, l'Amérique l'a offert au monde,

Je crains que plusieurs sur cette liste, qui ont participé à cette 
création et à cette "offre", savent la nature hollywodienne de ce slogan.

>vous en profitez alors taisez-vous un peu. Internet est un espace de 
>liberté oui, mais devient de plus en plus une poubelle un ramassis 
>de ragots de racontars de pseudo journalistes d'une pseudo société 
>civile sans consistance

le manque de virgules ne me permet pas de bien comprendre qui est 
visé. Il est vrai que tout n'est pas parfait dans le meilleur des 
mondes parisiens (ou de la société civile si c'est à elle que vous 
faites allusion). Mais c'est le nôtre et donc le vôtre.

Dans un contexte de bonne humeur, qui permet d'atténuer l'impact 
d'oppositions personnelles fortes, la liste de discussion 
"comptoir at cafedu.com" cherche à être une aide sans prétention à la 
réflexion, à l'incitation à l'action commune, et à la catalyse 
d'interventions qui sont, peu à peu, bien effectives dans un domaine 
où il y a peu de racontars et beaucoup de consistance importante pour 
tous : le long terme.

>il faut y mettre de l'ordre

Syndrôme de Goodwin :-) ?

>et ce n'est pas la petite France ridicule en voie de déliquescence 
>socialement qui y fera quelque chose. J'ai envie de vous citer la 
>phrase « la caravane passe et les chiens aboient »

C'est bien ce que nous faisons... Ceci confirme donc que vous vous 
opposez à tout le moindre spécifiquement à la société civile 
française. Il y a effectivement beaucoup à faire et peu en ont le 
temps. Mais le travail aidant, certaines initiatives se développent 
et certains "hurluberlus", pour reprendre un mot devenu ici fameux, 
atténuent leurs critiques.

(hurluberlus: sens préconisé par Elisabeth Blanconil - celui qui 
"hurle 'über l'US'". Grosso modo, celui qui croit activement au 
slogan hollywoodien discuté plus haut.

>  vous faites des cocoricos en permanence. Quant à l'ICANN 
> laissez-le un peu tranquille, l'espace géré par lui, a été très bien géré.

Merci pour la reconnaissance du travail accompli les dernières 
décennies avant sa création.

>  Que l'on y parle éventuellement d'une sorte de conseil de 
> surveillance qui serait confiée aux Nations Unies il n'y a pas d'inconvénient,

Je crains ne pas bien saisir : vous ne voyez pas d'inconvénient à ce 
que l'ICANN veuille se doter d'un conseil de surveillance Onusien 
?  J'avais plutôt compris qu'elle s'était dotée d'une sorte de 
conseil privé de surveillance de l'ONU avec le GAC ? Mais nous sommes 
tous, je crois très favorables, à une coopération renforcée de la 
gouvernance de l'Internet associant l'ICANN. L'avis d'une 
organisation membre de l'UIT et de la mouvance de l'ONU ne pourrait 
que nous aider à mieux discerner des possibilités peut-être nouvelles 
de ce dossier qui devra être maintenant résolu par l'administration 
Obama d'ici la fin du mois.

>mais de grâce arrêtait vos jérémiades. Et arrêtez vos comédies car 
>de toute façon elles seront inutiles.

Là je sens poindre l'attaque personnelle :-)
Ceci serait stimulant : l'on attaque que ceux dont on craint le succès.

Très cordialement, cher Administrateur anonyme, et cher ami si 
l''Administrateur est le même que le Président

jfc



>À bon entendeur salut.
>
>De : gov-bounces at wsis-gov.org [mailto:gov-bounces at wsis-gov.org] De 
>la part de jefsey
>Envoyé : mercredi 2 septembre 2009 15:05
>À : WSIS CS WG on Information Networks Governance
>Cc : comptoir at cafedu.com
>Objet : Re: [Gov 700] Bill would give president emergency control of 
>In ternet / Obama pourrait avoir tout pouvoir sur l'interne t américain
>
>Merci Francis de ce rappel.
>
>Je pense que tu ne m'en voudras pas d'amplier au Comptoir.
>
>Il est vrai que Richard Clarke n'est pas remplacé à la 
>Maison-Blanche. Mais son budget semble avoir été multiplié par 20. 
>Richard était un très solide pompier, il semble qu'Obama veuille le 
>remplacer par un brillant amiral, vice-roi des Etats-Unis virtuels. 
>Avec une consigne simple : on cherchait à se défendre, l'on doit 
>pouvoir attaquer. Ce n'est pas une mince affaire. Tu parles du 9/11, 
>il y a surtout la panne électrique de NY et l'arrêt des trains du 
>Midwest. C'est du même tabac que Louis XIV et Colbert décidant de la 
>"guerre industrielle" (c'est à dire de l'organisation de la guerre 
>de Course) après l'impact, mais aussi le coût, des victoires de 
>Barfleur et du Cap Finistère.
>
>Il semble évident que les aspects de sécurité et de défense de la 
>virtualité nationale relèvent de la loi (organisation), de 
>l'exécutif (administration) et de la justice (protection). Ce qui 
>est plus embarrassant est la solide lenteur des princes qui ne nous 
>intergouvernent pas à comprendre ce qu'est le domaine virtuel 
>régalien que nous sommes en train de perdre au profit du parapluie 
>cybernétique américain. On l'a fortement vu avec l'appel à 
>candidature au remplacement de l'AFNIC (j'ai bien la lettre qui 
>accuse réception de notre candidature et des conditions que nous y 
>avons mises en terme de nécessaire coopération avec les trois 
>pouvoirs régaliens et de débat démocratique préalable à son sujet, 
>mais je n'ai jamais reçu autre chose ni rencontré personne).
>
>Alors, je continue bon an mal an, ma petite défense nationale 
>personnelle par l'organisation d'un glacis architectural autour de 
>la personne. Il semble d'ailleurs que peu à peu les idées pénètrent. 
>Mais tout cela demande du temps que l'on pourrait réduire à 
>_étudier_, _travailler_ et _déployer_ à plusieurs sur ces sujets. 
>Les paroles c'est bien et il en faut, mais on ne va pas très loin 
>face au rouleau compresseur de la réalité - sauf à engager et 
>convaincre/contraindre son conducteur.
>
>  jfc
>
>PS. Nous avions créé l'AFRAC (<http://afrac.org/>http://afrac.org) 
>pour y travailler. Aujourd'hui nous contrôlons le concept IUCG et 
>commençons à voir poindre un consensus pratique autour de 
>l'architecture qui en est résultée. Rome ne s'est pas faite en un 
>jour. Mais il serait bon que Paris s'en préoccupe un peu.
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