[comptoir 415] Re: Fillion et Jefsey se font-ils avoir ?

jefsey jefsey at jefsey.com
Wed Sep 16 00:48:41 CEST 2009


At 20:25 15/09/2009, jean-michel bernier de portzamparc wrote:
>Les communications sont comme tu le sais l'objet d'un modèle OSI à 
>sept couches. JFC l'a "étendu" il y a 25 ans pour son boulot du 
>temps. On l'affute actuellement pour bien comprendre l'Intersem, et 
>on le surnomme "sémiophysique" en souvenir de René Thom. Il ajoute 
>deux couches côté utilisateur, ce qu'exploite interplus, et 
>considère les couches mêmes de l'utilisation et de l'utilisateur 
>lui-même et de ses relations.

Patrick,
pour expliquer ceci plus simplement, dis-toi que tu téléphones à quelqu'un:

1. tu décroches - tu es au niveau physique qui échange par la force 
(électrique)
2. tu fais un numéro qui va utiliser le niveau physique (fréquences) 
pour atteindre un commutateur
3. tu vas avoir quelqu'un au bout du fil quand il décroche - vous 
êtes au niveau connexion
4. tu vas dire "allo", tu es dans un triple niveau - protocole, 
langage et langue. Le protocole dit qu'on cherche à établir la 
communication, le langage dit que c'est un langage oral, et tu 
annonces grosso modo ta langue par le terme (tu ne dis pas "hello", 
ou "shalom") et par ton accent. Ainsi, les pompiers de NY ont un 
échantillonnage d'une ou deux secondes des appels pour savoir  vers 
quel opérateur (quelle langue) il faut router l'appel.
5. lorsqu'il va te répondre, il va confirmer l'interconnexion, et te 
montrer que vous êtes interopérables. Mais tu ne sauras si vous être 
interintelligible que lorsque tu pourras écouter ce qu'il dit.
6. la, tu vas commencer un travail d'analyse de ce qu'il dit, 
d'interprétation de ce que cela peut vouloir dire, et de 
compréhension de ce qu'il dit effectivement.

Jusqu'aux pompiers de NY nous étions dans quelque chose plus que 
transporté, facilité par le système. Le niveau 5 qui est celui du 
sens des paroles peut être déjà aidé de diverses façons (suppression 
des parasites, enregistrement, analyse de la voix pour 
authentification, etc.). Tu peux imaginer que l'on peut commencer à 
faire de la reconnaissance verbale et t'envoyer des informations 
complémentaires - tu as déjà le n° appelant, ses coordonnées, etc. tu 
peux avoir un accès Wikipédia sur le nom de quelqu'un ou d'un lieu 
dont il parle, etc. Plus loin tu comprends que du datamining sur les 
choses ton système connait dans ce contexte peut t'aider. Tu le fais 
manuellement quand tu regardes dans une base de données pour répondre 
à ce que te demande ton interlocuteur.

Toute la liberté de chacun va dépendre de la latitude que lui 
laissent ces outils de facilitation, et de sa maîtrise du contenu 
(objet immatériel) de leurs mémoires. Ainsi dans ce que te dit 
Jean-Michel nous avons trois niveaux physiques (internet, la 
connexion, ton ordinateur), c'est à dire à un moment quatre lignes de 
code qui se suivent :

1. une de ton appli,
2. une qui traite la socket,
3. une qui traite du protocole internet vers ton ISP
et une qui fait la conversion punycode des IDNA

Tu vois que :

- si tu places la ligne IDNA après 3 tu dépends totalement du 
protocole universel et de ce qu'y a mis Google (Vint Cerf, Harald 
Alvestrand, Mark Davis). Le monde est américain.
- si tu la places entre 2 et 3, tu dépends de ton ISP et des accords 
commerciaux qu'il a passés ou non avec Google. Le monde est commercial.
- si tu la places entre 1 et 2, tu es maitre de ce que tu envoies et 
tu peux décider d'utiliser l'orthotypographie française avec ceux qui 
ont aussi placé la ligne IDNA entre 1 et 2 et qui reconnaissent les 
majuscules, pour autant que la méthode ne crée pas de confusion avec 
ceux qui ne les utilisent pas. Le monde est libre de s'organiser 
selon la décision des gens.

Ce n'est pas plus compliqué que cela. Cela se joue entre très peu de 
gens, où la plus part sont employés par des grands groupes, 
quelques-uns sont universitaires, et deux John et moi sommes "à nos 
frais", l'un défendant la stabilité de l'internet en écoutant les 
gens, et moi défendant les gens et restant soucieux de la stabilité 
de l'ensemble. Pendant longtemps seul, maintenant avec qq aliés qui 
me représente (Vint m'a banni de la liste) et toute l'attention de 
l'Area Director et du Chair. Après, cela sera soumis pendant quinze 
jours à la liste général et cela ne fera sans nul doute aucun 
problème, sauf si nous intervenons et si le cas échéant je fais appel 
(il y a des raisons techniques claires, mais mineures). Ce sera 
ensuite publié par l'IESG comme un jeu de RFC et implémenté dans 
Explorer et Firefox qui sont prêts, et que l'ICANN pousse pour qu'ils 
soient prêts pour sa réunion de Séoul.

Ce n'est qu'alors que, le cas échéant, les "gens" pourront protester 
s'ils ne peuvent pas faire ce qu'ils veulent, et doivent changer le 
français comme (c'est ce que John nous a expliqué) les Russes ont du 
changer le russe en raison des limitations des premières machines à écrire.

C'est pourquoi nous avons monté une solution transparente à tout 
cela, qui est à placer entre 1 et 2, qui supporte IDNA, et qui 
supporte aussi en prime l'orthotypographie française sans risque de 
confusion (ce que Jean-Michel a documenté à John Klensin qui nous 
avait dit que ce n'était pas possible, et qui a été obligé de 
reconnaitre que cela l'était "mais que cela violait IDNA", bien sur 
puisque c'est 100% compatible IDNA et que cela en fait plus).

L'"ennui" est que cette solution met les classes (que Francis étudie 
pour l'IUT), des millions de présentations (dont celle de IDNA, ou 
une anti-hadopi), tous les TLD gratuits que l'on veut, etc. à la 
disposition de ceux qui l'adoptent. C'est bien, cela plaira, cela 
sera utile, cela ouvre l'internet à beaucoup de choses, ...
...mais c'est aussi une énorme pagaille si ce n'est pas coordonné et 
contrôlé (ce que seul l'interplus permet de faire). A commencer, une 
pagaille économique, toutes les marques n'étant plus protégées, et 
des milliers de "ibm.com" pouvant co-exister.

La cerise sur le gâteau est que la proposition interplus est 
simplement une lecture plus approfondie de la technologie internet 
_existante_ et solidement validée. Ceci veut dire que n'importe qui, 
lisant nos pages de travail, peut nous copier pour lancer un produit 
commercial et piquer l'"Intenet PLUS" à tout le monde, y compris 
Google. L'ennui est que le premier qui le fait aura ensuite un 
quasi-monopole de fait. La seule protection est peut-être donc pour 
nous de bloquer les choses et de faire appel, non pas contre IDNA 
mais pour que chacun sache à cette occasion que l'Interplus est une 
proposition de la communauté des utilisateurs, non pas une invention 
brevetée de Pierre, Paul, Google, ou Jacques.

jfc


NB. Si je détaille sur cette liste c'est que des yeux de l'ICANN et 
des ALAC (les ICANN at larges) sont bien entendu sur cette liste (qui 
grossit, qui grossit) et que leur liaison a demandé un rapport de 
situation à l'IETF, qui est structurellement dans l'incapacité de le 
faire comme chacun, Vint en tête, leur a expliqué. Les rapports de 
l'IETF sont ses RFC. Il faut qu'ils sachent que si ils nous retardent 
trop, ou si quelqu'un nous double qui n'a pas nos motivations, nous 
aurons des dizaines d'ICANN dans quelques mois, pour des familles de 
grandes présentations privées de l'Internet. Et beaucoup, beaucoup de 
services et d'accords (interclasses, interprésentations) 
nouveaux.  Mais c'est peut-être à cela qu'il faut arriver ?  Car 
après tout, l'Interplus c'est seulement une meilleure utilisation de 
tout ce qui existe déjà.











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