20160126 - Sommes nous dépassés ? : Différence entre versions

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Norbert Wiener a dit quelque chose qui m'a profondément marqué. "L'homme a créé la machine à son image". Et j'ajoute "et à la convenance de certains, la raison pour laquelle il faut la mettre à la convenance de tous", ce qui me motive depuis 40 ans.
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Norbert Wiener a dit quelque chose qui m'a profondément marqué. "L'homme a créé la machine à son image". Et moi d'ajouter "et à la convenance de certains, la raison pour laquelle il faut la mettre à la convenance de tous" : ce qui me motive depuis 40 ans.
  
Ce faisant il implique en effet que la machine est le miroir de l'homme. Ceci veut dire que, dans ce que j'appelle la société devenue anthropobotique (homme + bots), l'éthologie botique peut nous aider à comprendre notre propre adaptation en cours à la complexité actuelle.
 
  
Nous nous sentons souvent dépassés par notre temps. Par ce que Toeffler a diagnostiqué dès 1970 : le choc du futur, trop de changements à encaisser en trop peu de temps. Toeffler avait fait une magnifique analyse psychosomatique, mais 45 ans après nous avons deux éléments établis de plus qui réverbèrent ce choc : les deux sens humains dont nous prenons peu à peu conscience dans notre réveil non pas au post-humain, mais à du plus-humain. Comme nous l'avons fait depuis 400.000 ans. Ils étaient là, nous les avons mis dans la machine à notre image, et le miroir de la machine nous les renvoie et nous aide à les analyser et peut-être à les développer.
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Ce faisant, Wiener implique que la machine est le miroir de l'homme. Ceci veut dire que, dans ce que j'appelle la société devenue '''anthropobotique''' (homme + bots), l'éthologie botique peut nous aider à comprendre notre propre adaptation en cours à la complexité actuelle.
  
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Nous nous sentons souvent dépassés par notre temps. Par ce que '''Toeffler''' a diagnostiqué dès 1970 : le choc du futur, trop de changements à encaisser en trop peu de temps. Toeffler avait fait une magnifique analyse psychosomatique, mais 45 ans après nous avons deux éléments établis de plus qui réverbèrent ce choc : les deux sens humains dont nous prenons peu à peu conscience dans notre réveil non pas au post-humain, mais à du '''plus-humain'''. Comme nous l'avons souvent fait depuis 400.000 ans. Ils étaient là, nous les avons mis dans la machine à notre image, et le miroir de la machine nous les renvoie et nous aide à les analyser et peut-être à les développer.
  
Ce sont l'intellition et l'empathie.
 
  
1. Les neurones miroirs/empathiques ne sont assurés chez l'homme que depuis 20 ans - l'informatique repose sur la mémoire, la modélisation et la simulation.
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2. La définition de l'intellition m'a demandé trente ans à réduire sa définition à partir du brainware/noogitiel, jusqu'à "ce qui fait sens", et enfin tout simplement à la "perception par l'intelligence", le sens de l'intellect. L'application naturelle du syllogisme.
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Ce sont l'''intellition''' et l''''empathie'''.  
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* Les neurones miroirs/empathiques ne sont assurés chez l'homme que depuis 20 ans - l'informatique repose sur la mémoire, la modélisation et la simulation.
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* La définition de l'intellition m'a demandé trente ans à réduire sa définition à partir du brainware/noogitiel, jusqu'à "ce qui fait sens", et enfin tout simplement à la "perception par l'intelligence", le sens de l'intellect. L'application naturelle du syllogisme.
  
 
Ces deux sens sont tellement fondamentaux à la relation, à la prévision qu'avant, par exemple, le datamining des big data et PRISM de la NSA on ne les a pas vus séparément en tant que tels. Bien que le renseignement en anglais s'appelle l'intelligence - les liens derrière les choses. Ce que j'appelle les syllodonnées, le données entre les données. Maintenant, il devient mieux possible de travailler à leur sujet et surtout d'informer et de former les gens pour qu'ils y pensent. Il ne vient à personne l'idée de traverser une rue en fermant les yeux. Il faut que de même il ne vienne plus à personne l'idée de discuter avec un "étranger" (je vais y revenir) en n'étant pas toute empathie et tout intellect ouverts.
 
Ces deux sens sont tellement fondamentaux à la relation, à la prévision qu'avant, par exemple, le datamining des big data et PRISM de la NSA on ne les a pas vus séparément en tant que tels. Bien que le renseignement en anglais s'appelle l'intelligence - les liens derrière les choses. Ce que j'appelle les syllodonnées, le données entre les données. Maintenant, il devient mieux possible de travailler à leur sujet et surtout d'informer et de former les gens pour qu'ils y pensent. Il ne vient à personne l'idée de traverser une rue en fermant les yeux. Il faut que de même il ne vienne plus à personne l'idée de discuter avec un "étranger" (je vais y revenir) en n'étant pas toute empathie et tout intellect ouverts.
  
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==== 1974 ====
  
 
Ce que nous apprennent aussi de nous-mêmes nos machines est le réseau des réseaux des réseaux des réseaux, etc. 1974 : l'année diktyque, l'année des réseaux : Nelson publie l'hyperlien dans le projet Xanadu, Fuller la notion de tenségrité, Hardy stabilise l'idée de la gestion agorique du routage des réseaux maillés, Mendelbrot les fractales et Pouzin le réseau des réseaux. Nous touchons à la réponse à la controverse Anaxagore/Démocrite : le réseau des réseaux des réseaux, etc. fractalement en vient à l'insécable du discret ou à son impossibilité du continu. Et nous découvrons que ce sont les mêmes : l'insécable ultime de la mesure est le bit "0/1" d'une part et de la pensée le "oui/non" d'autre part qui relance vers tout.  
 
Ce que nous apprennent aussi de nous-mêmes nos machines est le réseau des réseaux des réseaux des réseaux, etc. 1974 : l'année diktyque, l'année des réseaux : Nelson publie l'hyperlien dans le projet Xanadu, Fuller la notion de tenségrité, Hardy stabilise l'idée de la gestion agorique du routage des réseaux maillés, Mendelbrot les fractales et Pouzin le réseau des réseaux. Nous touchons à la réponse à la controverse Anaxagore/Démocrite : le réseau des réseaux des réseaux, etc. fractalement en vient à l'insécable du discret ou à son impossibilité du continu. Et nous découvrons que ce sont les mêmes : l'insécable ultime de la mesure est le bit "0/1" d'une part et de la pensée le "oui/non" d'autre part qui relance vers tout.  
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==== Le mnème ====
  
 
Mais qu'en faire ?  
 
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En fait nous "zip"ons les choses. Et ce n’est pas facile de "unzip"er le mnème d'autrui. Car, lorsqu'il y a peu de sous-réseaux communs, il faut descendre très bas. Quitte à s'aventurer au-delà de ses propres bases culturo-mémorielles, dans des domaines où notre mnème est encore vide ou incomplet (et donc sujet à un départ à partir des idées d'autrui que peut-être nous ne voulons pas). Cette discipline de fouille mémorielle généralisée, de datamining, c'est ce qu'Ampère appelait la "mnématique". Comprendre autrui (et soi-même) à partir de ses traces.
 
En fait nous "zip"ons les choses. Et ce n’est pas facile de "unzip"er le mnème d'autrui. Car, lorsqu'il y a peu de sous-réseaux communs, il faut descendre très bas. Quitte à s'aventurer au-delà de ses propres bases culturo-mémorielles, dans des domaines où notre mnème est encore vide ou incomplet (et donc sujet à un départ à partir des idées d'autrui que peut-être nous ne voulons pas). Cette discipline de fouille mémorielle généralisée, de datamining, c'est ce qu'Ampère appelait la "mnématique". Comprendre autrui (et soi-même) à partir de ses traces.
  
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==== séquencer le mnèmome humain ====
  
 
Ceci pose un nouveau problème que nous vivons en plein aujourd'hui en raison de la globalisation : nous avons besoin d'un séquencement mnèmique commun (mnèmome) pour s'intercomprendre, des repères généraux, au niveau pratique mondial ou intercommunautaire. Les machines nous le montrent : c'est un référentiel partagé par tous pour s'assurer de l'intercompatibilité. Jusqu'à présent nous avons vécu avec nos visions de la réalité, selon notre perspective. Ce réel, c'est ce qui dans notre contexte va interagir avec nos actes, et nous pouvons lui faire "faire semblant" en jouant sur ses paramètres pour en faire du virtuel. Lorsqu'il faut mettre ensemble les réels de tout le monde, il faut faire abstraction des perspectives et descendre un cran plus bas, à l'architectonique (à l'architecture des architectures) : aux prémisses qui vue de toutes les perspectives seront les mêmes et ne changeront pas. Si elle existe, c'est la définition de la Vérité.  
 
Ceci pose un nouveau problème que nous vivons en plein aujourd'hui en raison de la globalisation : nous avons besoin d'un séquencement mnèmique commun (mnèmome) pour s'intercomprendre, des repères généraux, au niveau pratique mondial ou intercommunautaire. Les machines nous le montrent : c'est un référentiel partagé par tous pour s'assurer de l'intercompatibilité. Jusqu'à présent nous avons vécu avec nos visions de la réalité, selon notre perspective. Ce réel, c'est ce qui dans notre contexte va interagir avec nos actes, et nous pouvons lui faire "faire semblant" en jouant sur ses paramètres pour en faire du virtuel. Lorsqu'il faut mettre ensemble les réels de tout le monde, il faut faire abstraction des perspectives et descendre un cran plus bas, à l'architectonique (à l'architecture des architectures) : aux prémisses qui vue de toutes les perspectives seront les mêmes et ne changeront pas. Si elle existe, c'est la définition de la Vérité.  
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Il y a deux façons de procéder :
 
Il y a deux façons de procéder :
  
1. ou bien une seule et même mémoire, culture, etc.  
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# ou bien une seule, unique et même mémoire, culture, etc.  
2. ou bien un maillage de ponts intermémoriels, culturels, etc.
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# ou bien un maillage de ponts intermémoriels, culturels, etc.
  
  
Pour l'instant, en ce qui concerne les machines ce référentiel partagé par tous s'appelle le IANA (Internet Assigned Numbers Authority)  http://iana.org. Au départ pour le déploiement du réseau international c'était INTLNET (1978) et Jon Postel pour l'internet (1983), puis Jon Postel lorsque la NSA imposa l'internet (1986/1998), puis une fonction phagocytée par l'ICANN et qui fait l'objet d'une lutte de pouvoir solide entre les différentes parties prenantes de la Gouvernance de l'Internet. Le dernier avatar (avant hier) va dans le sens d'une stabilisation autour de l'IETF (c'est à dire la stabilité opérationnelle du réseau sous contrôle indirect de la NSA/USCC) et non de l'ICANN (c'est à dire peu à peu Davos). Nous sommes donc bien dans l'idée d'une même et unique source culturelle, politique et économique. Le cybergendarme du monde.
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==== La décentralisation ====
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Pour l'instant, en ce qui concerne les machines ce référentiel partagé par tous s'appelle le IANA (Internet Assigned Numbers Authority)  http://iana.org. Au départ pour le déploiement du réseau international c'était INTLNET (1978) et Jon Postel pour l'internet (1983), puis Jon Postel lorsque la NSA imposa l'internet (1986/1998), puis une fonction phagocytée par l'ICANN et qui fait l'objet d'une lutte de pouvoir solide entre les différentes parties prenantes de la Gouvernance de l'Internet. Le dernier avatar (avant hier) va dans le sens d'une stabilisation autour de l'IETF (c'est à dire la stabilité opérationnelle du réseau sous contrôle indirect de la NSA/USCC) et non de l'ICANN (c'est à dire peu à peu Davos). Nous sommes donc bien dans l'idée d'une même et unique source culturelle, politique et économique. Même si elle est linguistiquement et politiquement décentralisée. Un seul gendarme pour le cybermonde.
  
  
 
L'opposition (BRICS, un peu l'Europe, incidemment les pays arabes, du Libre) est peu convaincante techniquement et dangereuse, car elle reste sur cette même ambition d'un unique leadership (le leur) que ses membres sont donc condamnés à ou bien prendre de force (califat numérique, cyberguerre, crise, etc.) ou ménager entre eux (ce que l'on appelle multipartieprenance, qui est un cache-sexe pour la coopétition économique des plus forts, avec les Etats sur un même pied d'égalité que les GAFAM).
 
L'opposition (BRICS, un peu l'Europe, incidemment les pays arabes, du Libre) est peu convaincante techniquement et dangereuse, car elle reste sur cette même ambition d'un unique leadership (le leur) que ses membres sont donc condamnés à ou bien prendre de force (califat numérique, cyberguerre, crise, etc.) ou ménager entre eux (ce que l'on appelle multipartieprenance, qui est un cache-sexe pour la coopétition économique des plus forts, avec les Etats sur un même pied d'égalité que les GAFAM).
  
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==== Le maillage ====
  
 
L'alternative est un maillage des référentiels non pas en opposition, mais en complémentarité subsidiaire. Le problème est que, fors le récent oecuménisme chrétien, je ne connais pas de tentative globale (et encore moins de réussite) dans cette approche qui puisse servir de métaphore de référence pour être comprise et crédible, SAUF la technologie commune et standardisée humaine : tout le monde a la roue, tout le monde a l'acier, tout le monde a l'ordinateur (d'où l'attrait général pour l'idée de "singularité technologique").  MAIS :
 
L'alternative est un maillage des référentiels non pas en opposition, mais en complémentarité subsidiaire. Le problème est que, fors le récent oecuménisme chrétien, je ne connais pas de tentative globale (et encore moins de réussite) dans cette approche qui puisse servir de métaphore de référence pour être comprise et crédible, SAUF la technologie commune et standardisée humaine : tout le monde a la roue, tout le monde a l'acier, tout le monde a l'ordinateur (d'où l'attrait général pour l'idée de "singularité technologique").  MAIS :
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* le réseau mondial/local des ordinateurs est précisément au coeur de l'état actuel de la controverse. Toute la standardisation mondiale est multiatérale : les Etats-Unis tentent de la maintenir unilatérale.
 
* le réseau mondial/local des ordinateurs est précisément au coeur de l'état actuel de la controverse. Toute la standardisation mondiale est multiatérale : les Etats-Unis tentent de la maintenir unilatérale.
  
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==== Résoudre le problème du IANA ====
  
 
C'est pourquoi il me parait urgent de rechercher pragmatiquement une solution au problème du IANA, pour que l'internet marche, mais surtout pour que le miroir de nous-mêmes par les machines nous permette peut-être de simuler un modèle de sortie de crise globale autrement que par une SOC (self-organized criticality, auto-organisation critique) comme nous en avons l'habitude, c'est-à-dire la somatisation de la guerre économique globale que nous entretenons déjà.  
 
C'est pourquoi il me parait urgent de rechercher pragmatiquement une solution au problème du IANA, pour que l'internet marche, mais surtout pour que le miroir de nous-mêmes par les machines nous permette peut-être de simuler un modèle de sortie de crise globale autrement que par une SOC (self-organized criticality, auto-organisation critique) comme nous en avons l'habitude, c'est-à-dire la somatisation de la guerre économique globale que nous entretenons déjà.  
  
Cette solution est dans son principe simple. C'est le dialogue au lieu de la conquête et donc de la compréhension mutuelle que le gain final sera plus important dans la coopération que dans la compétition et de trouver le moyen concret de mettre en place le mode de coopétition qui pourra y conduire.
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Cette solution est dans son principe simple. C'est le dialogue au lieu de la conquête et donc de la compréhension mutuelle que le gain final sera plus important dans la coopération que dans la compétition et de trouver le moyen concret de mettre en place le mode de coopétition qui pourra y conduire. Il faut remplacer l'idée d'une copie unique, par celle d'un protocole commun pour construire et interopérer toutes les souces d'information. Pour un IANA coproduit pour tous et par tous.
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==== Incitation ====
  
 
Le premier problème est l'incitation à rechercher une solution. La France a montré le chemin avec l'inscription du devoir de précaution dans sa constitution. Le monde y est incité par la pollution de l'environnement biologique, mais aussi cérebrique (à voir la pollution publicitaire et la pénétration de l'inattention). Mais beaucoup de prises de conscience sont encore nécessaires.
 
Le premier problème est l'incitation à rechercher une solution. La France a montré le chemin avec l'inscription du devoir de précaution dans sa constitution. Le monde y est incité par la pollution de l'environnement biologique, mais aussi cérebrique (à voir la pollution publicitaire et la pénétration de l'inattention). Mais beaucoup de prises de conscience sont encore nécessaires.
  
Dans les choses humaines et du monde, je ne sais pas comment il faudra le faire. Pour le prototype du modèle des machines, il me parait que le mode de coopétition est assez clair : c'est l'expérimentation responsable et non intrusive. Elle a toujours été à l'honneur et à la base de l'innovation. Elle est aussi possible de façon concrète, car elle porte sur l'intelligence des choses (coût temps cerveau) plutôt que sur les choses (et leu coût d'investissement).
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Dans les choses humaines et du monde, je ne sais pas comment il faudra le faire. Pour le prototype du modèle des machines, il me parait que le mode de '''coopétition''' est assez clair : c'est l''''expérimentation responsable et non intrusive'''. Elle a toujours été à l'honneur et à la base de l'innovation. Elle est aussi possible de façon concrète, car elle porte sur l'intelligence des choses (coût temps cerveau) plutôt que sur les choses (et le coût d'investissement).
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==== Devoir de précaution ====
  
 
Dans le contexte actuel, bien, mais partiellement décrit par la RFC 6852/Déclaration OpenStand  IEEE/IAB/IETF/ISOC/W3C qui identifie bien que le développement passe par des "global communities" à caractère économique et technique, mais n'en soutient qu'une (donc GAFAM/ICANN/USCC) en, certes définissant les règles de leur coopération, mais en oubliant le mécanisme de résolution des conflits (et donc des grandes orientations, des compromis, etc.) oblige au "BUG" (the US Internet community must "Be Globally Unique"), c'est-à-dire être le monde à soi-seul. Ce qui est LE détonateur actuel de la SOC en préparation.
 
Dans le contexte actuel, bien, mais partiellement décrit par la RFC 6852/Déclaration OpenStand  IEEE/IAB/IETF/ISOC/W3C qui identifie bien que le développement passe par des "global communities" à caractère économique et technique, mais n'en soutient qu'une (donc GAFAM/ICANN/USCC) en, certes définissant les règles de leur coopération, mais en oubliant le mécanisme de résolution des conflits (et donc des grandes orientations, des compromis, etc.) oblige au "BUG" (the US Internet community must "Be Globally Unique"), c'est-à-dire être le monde à soi-seul. Ce qui est LE détonateur actuel de la SOC en préparation.
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Notre chance est qu'un BUG est un bug. Et qu'il importe peu de savoir qui le répare et comment, le patch se répandra de façon virale. Il est donc nécessaire qu'une "global community" se crée pour imaginer et expérimenter de façon responsable, libre et non intrusive un patch au BUG dans l'une de ses interférences. Par essence cette communauté globale de la libre expérimentation (un réseau pour discuter, un réseau pour développer et un réseau pour tester)  est une communauté "XLIBRE" pour une expérimentation LIBRE même du Libre et de ses dogmatiques.
 
Notre chance est qu'un BUG est un bug. Et qu'il importe peu de savoir qui le répare et comment, le patch se répandra de façon virale. Il est donc nécessaire qu'une "global community" se crée pour imaginer et expérimenter de façon responsable, libre et non intrusive un patch au BUG dans l'une de ses interférences. Par essence cette communauté globale de la libre expérimentation (un réseau pour discuter, un réseau pour développer et un réseau pour tester)  est une communauté "XLIBRE" pour une expérimentation LIBRE même du Libre et de ses dogmatiques.
  
C'est ma proposition sous http://xlibre.net
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C'est ma proposition sous '''http://xlibre.net'''.
  
 
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Version du 26 janvier 2016 à 15:11


Norbert Wiener a dit quelque chose qui m'a profondément marqué. "L'homme a créé la machine à son image". Et moi d'ajouter "et à la convenance de certains, la raison pour laquelle il faut la mettre à la convenance de tous" : ce qui me motive depuis 40 ans.


Ce faisant, Wiener implique que la machine est le miroir de l'homme. Ceci veut dire que, dans ce que j'appelle la société devenue anthropobotique (homme + bots), l'éthologie botique peut nous aider à comprendre notre propre adaptation en cours à la complexité actuelle.

Nous nous sentons souvent dépassés par notre temps. Par ce que Toeffler a diagnostiqué dès 1970 : le choc du futur, trop de changements à encaisser en trop peu de temps. Toeffler avait fait une magnifique analyse psychosomatique, mais 45 ans après nous avons deux éléments établis de plus qui réverbèrent ce choc : les deux sens humains dont nous prenons peu à peu conscience dans notre réveil non pas au post-humain, mais à du plus-humain. Comme nous l'avons souvent fait depuis 400.000 ans. Ils étaient là, nous les avons mis dans la machine à notre image, et le miroir de la machine nous les renvoie et nous aide à les analyser et peut-être à les développer.



Deux sens de plus

Ce sont lintellition et l'empathie.

  • Les neurones miroirs/empathiques ne sont assurés chez l'homme que depuis 20 ans - l'informatique repose sur la mémoire, la modélisation et la simulation.
  • La définition de l'intellition m'a demandé trente ans à réduire sa définition à partir du brainware/noogitiel, jusqu'à "ce qui fait sens", et enfin tout simplement à la "perception par l'intelligence", le sens de l'intellect. L'application naturelle du syllogisme.

Ces deux sens sont tellement fondamentaux à la relation, à la prévision qu'avant, par exemple, le datamining des big data et PRISM de la NSA on ne les a pas vus séparément en tant que tels. Bien que le renseignement en anglais s'appelle l'intelligence - les liens derrière les choses. Ce que j'appelle les syllodonnées, le données entre les données. Maintenant, il devient mieux possible de travailler à leur sujet et surtout d'informer et de former les gens pour qu'ils y pensent. Il ne vient à personne l'idée de traverser une rue en fermant les yeux. Il faut que de même il ne vienne plus à personne l'idée de discuter avec un "étranger" (je vais y revenir) en n'étant pas toute empathie et tout intellect ouverts.


1974

Ce que nous apprennent aussi de nous-mêmes nos machines est le réseau des réseaux des réseaux des réseaux, etc. 1974 : l'année diktyque, l'année des réseaux : Nelson publie l'hyperlien dans le projet Xanadu, Fuller la notion de tenségrité, Hardy stabilise l'idée de la gestion agorique du routage des réseaux maillés, Mendelbrot les fractales et Pouzin le réseau des réseaux. Nous touchons à la réponse à la controverse Anaxagore/Démocrite : le réseau des réseaux des réseaux, etc. fractalement en vient à l'insécable du discret ou à son impossibilité du continu. Et nous découvrons que ce sont les mêmes : l'insécable ultime de la mesure est le bit "0/1" d'une part et de la pensée le "oui/non" d'autre part qui relance vers tout.


Le mnème

Mais qu'en faire ? Ce que nous découvrons actuellement : le mnème.

Descendre à l'ultime chaque fois demande beaucoup de temps/pensée. Nous évitons de recommencer tout le temps en mémorisant l'expérience acquise. Et là nous utilisons la simplification mnémotechnique qui repose sur la montée en cohérence de ***notre*** mnème dans le contexte personnel, familial, culturel, national, global.

Nous mémorisons dans notre cerveau, dans notre collectif, dans nos machines, etc. partout, en séquences. C'est à dire en contractions simplificatrices à partir des autres séquences. La mémoire est compacte et donc complexe. Aristote dit qu'est intelligent non pas celui qui se souvient, mais celui qui se remémore. Qui a su préparer la reconstruction pour reconstruire plus et plus vite à partir du moins. Nous ruminons notre mémoire la nuit, pour la rendre de plus en plus cohérente, interliée, maillée, intriquée, compacte, rapide. Complexe comme étant la simplification générale des simplicités locales que nous reconstruisons en simplexités apparentes à moindres liens.

En fait nous "zip"ons les choses. Et ce n’est pas facile de "unzip"er le mnème d'autrui. Car, lorsqu'il y a peu de sous-réseaux communs, il faut descendre très bas. Quitte à s'aventurer au-delà de ses propres bases culturo-mémorielles, dans des domaines où notre mnème est encore vide ou incomplet (et donc sujet à un départ à partir des idées d'autrui que peut-être nous ne voulons pas). Cette discipline de fouille mémorielle généralisée, de datamining, c'est ce qu'Ampère appelait la "mnématique". Comprendre autrui (et soi-même) à partir de ses traces.


séquencer le mnèmome humain

Ceci pose un nouveau problème que nous vivons en plein aujourd'hui en raison de la globalisation : nous avons besoin d'un séquencement mnèmique commun (mnèmome) pour s'intercomprendre, des repères généraux, au niveau pratique mondial ou intercommunautaire. Les machines nous le montrent : c'est un référentiel partagé par tous pour s'assurer de l'intercompatibilité. Jusqu'à présent nous avons vécu avec nos visions de la réalité, selon notre perspective. Ce réel, c'est ce qui dans notre contexte va interagir avec nos actes, et nous pouvons lui faire "faire semblant" en jouant sur ses paramètres pour en faire du virtuel. Lorsqu'il faut mettre ensemble les réels de tout le monde, il faut faire abstraction des perspectives et descendre un cran plus bas, à l'architectonique (à l'architecture des architectures) : aux prémisses qui vue de toutes les perspectives seront les mêmes et ne changeront pas. Si elle existe, c'est la définition de la Vérité.


Il y a deux façons de procéder :

  1. ou bien une seule, unique et même mémoire, culture, etc.
  2. ou bien un maillage de ponts intermémoriels, culturels, etc.


La décentralisation

Pour l'instant, en ce qui concerne les machines ce référentiel partagé par tous s'appelle le IANA (Internet Assigned Numbers Authority) http://iana.org. Au départ pour le déploiement du réseau international c'était INTLNET (1978) et Jon Postel pour l'internet (1983), puis Jon Postel lorsque la NSA imposa l'internet (1986/1998), puis une fonction phagocytée par l'ICANN et qui fait l'objet d'une lutte de pouvoir solide entre les différentes parties prenantes de la Gouvernance de l'Internet. Le dernier avatar (avant hier) va dans le sens d'une stabilisation autour de l'IETF (c'est à dire la stabilité opérationnelle du réseau sous contrôle indirect de la NSA/USCC) et non de l'ICANN (c'est à dire peu à peu Davos). Nous sommes donc bien dans l'idée d'une même et unique source culturelle, politique et économique. Même si elle est linguistiquement et politiquement décentralisée. Un seul gendarme pour le cybermonde.


L'opposition (BRICS, un peu l'Europe, incidemment les pays arabes, du Libre) est peu convaincante techniquement et dangereuse, car elle reste sur cette même ambition d'un unique leadership (le leur) que ses membres sont donc condamnés à ou bien prendre de force (califat numérique, cyberguerre, crise, etc.) ou ménager entre eux (ce que l'on appelle multipartieprenance, qui est un cache-sexe pour la coopétition économique des plus forts, avec les Etats sur un même pied d'égalité que les GAFAM).


Le maillage

L'alternative est un maillage des référentiels non pas en opposition, mais en complémentarité subsidiaire. Le problème est que, fors le récent oecuménisme chrétien, je ne connais pas de tentative globale (et encore moins de réussite) dans cette approche qui puisse servir de métaphore de référence pour être comprise et crédible, SAUF la technologie commune et standardisée humaine : tout le monde a la roue, tout le monde a l'acier, tout le monde a l'ordinateur (d'où l'attrait général pour l'idée de "singularité technologique"). MAIS :

  • le logos du mécanisme n'est pas directement transposable à son modèle humain, attention aux dérives !
  • la technologie, la techne mise dans le logos humain, le modifie et une étude/éducation en devient nécessaire.
  • le réseau mondial/local des ordinateurs est précisément au coeur de l'état actuel de la controverse. Toute la standardisation mondiale est multiatérale : les Etats-Unis tentent de la maintenir unilatérale.


Résoudre le problème du IANA

C'est pourquoi il me parait urgent de rechercher pragmatiquement une solution au problème du IANA, pour que l'internet marche, mais surtout pour que le miroir de nous-mêmes par les machines nous permette peut-être de simuler un modèle de sortie de crise globale autrement que par une SOC (self-organized criticality, auto-organisation critique) comme nous en avons l'habitude, c'est-à-dire la somatisation de la guerre économique globale que nous entretenons déjà.

Cette solution est dans son principe simple. C'est le dialogue au lieu de la conquête et donc de la compréhension mutuelle que le gain final sera plus important dans la coopération que dans la compétition et de trouver le moyen concret de mettre en place le mode de coopétition qui pourra y conduire. Il faut remplacer l'idée d'une copie unique, par celle d'un protocole commun pour construire et interopérer toutes les souces d'information. Pour un IANA coproduit pour tous et par tous.


Incitation

Le premier problème est l'incitation à rechercher une solution. La France a montré le chemin avec l'inscription du devoir de précaution dans sa constitution. Le monde y est incité par la pollution de l'environnement biologique, mais aussi cérebrique (à voir la pollution publicitaire et la pénétration de l'inattention). Mais beaucoup de prises de conscience sont encore nécessaires.

Dans les choses humaines et du monde, je ne sais pas comment il faudra le faire. Pour le prototype du modèle des machines, il me parait que le mode de coopétition est assez clair : c'est l'expérimentation responsable et non intrusive. Elle a toujours été à l'honneur et à la base de l'innovation. Elle est aussi possible de façon concrète, car elle porte sur l'intelligence des choses (coût temps cerveau) plutôt que sur les choses (et le coût d'investissement).


Devoir de précaution

Dans le contexte actuel, bien, mais partiellement décrit par la RFC 6852/Déclaration OpenStand IEEE/IAB/IETF/ISOC/W3C qui identifie bien que le développement passe par des "global communities" à caractère économique et technique, mais n'en soutient qu'une (donc GAFAM/ICANN/USCC) en, certes définissant les règles de leur coopération, mais en oubliant le mécanisme de résolution des conflits (et donc des grandes orientations, des compromis, etc.) oblige au "BUG" (the US Internet community must "Be Globally Unique"), c'est-à-dire être le monde à soi-seul. Ce qui est LE détonateur actuel de la SOC en préparation.

Notre chance est qu'un BUG est un bug. Et qu'il importe peu de savoir qui le répare et comment, le patch se répandra de façon virale. Il est donc nécessaire qu'une "global community" se crée pour imaginer et expérimenter de façon responsable, libre et non intrusive un patch au BUG dans l'une de ses interférences. Par essence cette communauté globale de la libre expérimentation (un réseau pour discuter, un réseau pour développer et un réseau pour tester) est une communauté "XLIBRE" pour une expérimentation LIBRE même du Libre et de ses dogmatiques.

C'est ma proposition sous http://xlibre.net.