Patrick, <br>juste une  remarque qui peut éclairer pas mal les choses pour toi. Et pour ce que JFC dit sur  John Klensin. <br><br>Les communications sont comme tu le sais l'objet d'un modèle OSI à sept couches.  JFC l'a "étendu" il y a 25 ans pour son boulot du temps. On l'affute actuellement pour bien comprendre l'Intersem, et on le surnomme "sémiophysique" en souvenir de René Thom. Il ajoute deux couches côté utilisateur, ce qu'exploite interplus, et considère les couches mêmes de l'utilisation et de l'utilisateur lui-même et de ses relations. <br>
<br>On discute en fait de la manière d'intégrer les niveaux de Gregory Bateson (ce qui doit te parler), et de voir comment l'énonciation de Culioli peut entrer dans le modèle. Et comment cela affecte l'idée même de modèle. L'idée de l'ISO et de Bateson est simple en fait : entre deux interlocuteurs il y a des liens à plusieurs niveaux que l'on doit traiter de même niveau à même niveau. Si on ne le fait pas on fait un "viol de couche" (layer violation) en communications, et une "double contrainte" et la schizophrénie pour Bateson. C'est donc un bug de raisonnement si on spécifie un protocole. Un truc à devenir fou si on y est confronté.<br>
<br>Dans l'affaire IDNA comme dans tout l'internet on a des impasses de couches (sept couches dans le môdèle OSI, quatre dans le modèle internet), ce qui le rend plus vulnérable au viol de couche. Ainsi, l'internet n'a pas de couche présentation. Or la couche présentation c'est celle qui devrait supporter les espaces linguistiques et donc IDNA, sans besoin d'y perdre 5 minutes. John Klensin et JFC sont à 100% d'accord depuis des années (c'était le mail de Vint qu'on a cité incitant JFC à poursuivre).<br>
<br>On est donc confronté à des choses physiques et logiques qui sont universelles. Et à des choses humaines qui selon les niveaux le sont ou ne le sont plus (ce que tu appelles "local"). C'est là qu'est le problème  entre John et JFC, l'un et l'autre ne voulant pas pousser trop dans le détail pour que Vint ne se rende pas trop compte de ce que cela implique selon leurs points de vue.<br>
<br>John est un vieux de la vieille de l'Internet et JFC de l'usage du réseau. John a ainsi très bien défini la limite supérieure de l'IETF en disant que cela s'arrêtait à l'écriture et que les langues étaient hors du périmètre IETF. Vint a acheté ce qui a simplifié les choses pour apprivoiser Unicode. Mais nous Français, et en fait Européens, avons le problème des majuscules qui ne sont pas de hauts de casse. "Etat" et "statut" ne sont pas la même chose. <br>
<br>Le problème est que John a réglé tous les problèmes de détail qui restaient en faisant tout passer à un moment en bas de casse (dans la conversion punycode d'Unicode vers ASCII). <br><br>Ainsi  nous perdons l'information majuscule supportée par notre utilisation de hauts de casse. C'est en fait un problème général (il y a des problèmes équivalents pour la plus part des langues), qui est celui de l'orthotypographie - la langue dit comment il faut écrire les lettres. Pour John,  il ne veut pas la considérer et il est soutenu par Vint parce que cela pose des problèmes d'indexage pour Google. Pour nous il faut déplacer la frontière IETF/sémantique d'un chouillat. Mais cela veut dire que l'Intersem sera reconnu comme borne supérieure. Tous les gens impliqué et l'AD sont d'accord sur l'idée, mais cela  parait prématuré à tout le monde tant qu'on ne l'a pas un peu plus documenté et discuté. Ensuite, s'il est reconnu il faut qu'il soit bien supporté. L'internet actuel ne le peut pas tel qu'il est compris par l'IETF pour l'instant. Mais l'interplus le peut. Or l'interplus n'est qu'une lecture d'un internet tout à fait inchangé, mais selon ce qui a été accepté et testé pour .... IDNA.<br>
<br>Ce sont donc que des problèmes de bonne correspondance de niveaux (machines puis humains) à qui il ne faut pas imposer une double contrainte (écrire Etat "etat" par exemple). On est au coeur de la sémiotique.<br>
<br>Portzamparc<br><br><br>