[comptoir 422] Re: [comptoir 421] Re: Fillion et Jefsey se font-ils avoir ?

Xavier Legoff xlegoff at gmail.com
Fri Sep 18 02:54:49 CEST 2009


Patrick,
cette conversation devient intéressante. Mais nous devons bien avancer pas à
pas. Sans brûler d'étape et donc faire des "viols de couche".

Le 18 septembre 2009 01:50, Patrick Yeu <pyeu at the-incubator.com> a écrit :

>
> Jusqu'ici ton exposé est très clair. Il parle d'automatisation à marche
> forcée. L'ennui, c'est qu'il ne parle pas de la pertinence de
> l'automatisation, de ses limites et de ses conséquences au plan humain...


Je crois que pour l'instant on parle techno/technique pour être pertinent
lorsqu'on parlera ensuite au plan humain. Il y a AMHA deux choses :

- on cherche simplement à rester humain au niveau de nos façons de vivre
ensemble, dans un contexte où cet ensemble est de plus en plus dense et
étendu (7 millards de gens, 65 millions de Français). La technique semble
nous y aider puisqu'on l'achète et que cela la finance.
- cette technique manifestement nous influence. Si tu regardes l'histoire
des cybertrucs cela commence par le LSD, et les premiers "trips" (usage du
mot) sont ... informatiques. On s'éclate, on s'augmente le cerveau (le mot
de Doug Englebart). On se saoule de mails (comme ici).


> Ses coûts humains et financiers. Quand on voit le niveau atteint par la
> souffrance au travail et les suicides à répétition sur les lieux de travail,
> le stress créée par l'absence de visibilité, il me semble qu'il est plus que
> temps de se demander ce que l'on veut...


Vrai. Mais attention, c eux qui s'en foutent ne sont pas les techniciens. Ce
sont certains hommes. Et on en trouve partout. Souviens-toi de Twomey qui a
répondu à de la Chapelle qui lui disait que la France se préoccupait des
"sans-accès", qu'il se préoccupait de ceux qui le payaient.


> Toute la liberté de chacun va dépendre de la latitude que lui laissent ces
>> outils de facilitation, et de sa maîtrise du contenu (objet immatériel) de
>> leurs mémoires.
>>
>
> Ça c'est l'erreur majeure.


?? Tu n'as pas du comprendre.


> L'histoire des inventions montre qu'en final, et c'est heureux, chacun,
> individuellement et collectivement finit par imposer sa façon d'utiliser les
> inventions et ce pourquoi il les utilise.


C'est ce que JFC dit. Et il doit ou et comment cela se passe, et donc ce
qu'il faut protéger. C'est tout son "trip".


> La problématique, telle que l'exprime, repose sur un rapport de
> subordination et donc un rapport de force Top-down qui me semble relever du
> paradoxe si l'on considère la déploiement des TIC implique un mode de pensée
> et une approche bottom-up.


Je comprends pas.

>
>  Ainsi dans ce que te dit Jean-Michel nous avons trois niveaux physiques
>> (internet, la connexion, ton ordinateur), c'est à dire à un moment quatre
>> lignes de code qui se suivent :
>>
> Ceci relève d'un autre niveau de logique, d'une autre couche... qui ne
> relève pas de l'automatisation mais de la gestion technique de la
> communication


C'est là que se décide l'importance relative de l'automation qui t'est
imposée et de celle qui te protège. Si tu fermes ta porte avant que les
bandits ne rentre ou après.

1. une de ton appli,
>> 2. une qui traite la socket,
>> 3. une qui traite du protocole internet vers ton ISP
>> et une qui fait la conversion punycode des IDNA
>>
>> Tu vois que :
>>
>> - si tu places la ligne IDNA après 3 tu dépends totalement du protocole
>> universel et de ce qu'y a mis Google (Vint Cerf, Harald Alvestrand, Mark
>> Davis). Le monde est américain.
>> - si tu la places entre 2 et 3, tu dépends de ton ISP et des accords
>> commerciaux qu'il a passés ou non avec Google. Le monde est commercial.
>> - si tu la places entre 1 et 2, tu es maitre de ce que tu envoies et tu
>> peux décider d'utiliser l'orthotypographie française avec ceux qui ont aussi
>> placé la ligne IDNA entre 1 et 2 et qui reconnaissent les majuscules, pour
>> autant que la méthode ne crée pas de confusion avec ceux qui ne les
>> utilisent pas. Le monde est libre de s'organiser selon la décision des gens.
>>
>
> Et là, le propos n'est plus tant technique que politique
>
>>
>> Ce n'est pas plus compliqué que cela. Cela se joue entre très peu de gens,
>>
>

>  si l'on prend en compte les conséquences, cela concerne suffisamment de
> gens que l'on peut se poser la question de savoir si l'affaire, comme la
> guerre, en d'autre temps, n'est pas devenue une affaire trop sérieuse pour
> la confier à ses spécialistes..


Ouaip !!

Et c'est là qu'il faut se demander ce que l'on veut. La technique est trop
sérieuse pour la confier à des spécialistes, mais le problème est que pour
contrôler les spécialistes il faut les comprendre et pouvoir les conduire où
on veut. Et pour l'instant il n'y a que les utilisateurs pilotes qui
puissent le faire avec pertinence. Mais nous aussi il faut nous aider à ne
pas tomber dans le panneau. Pas en nous disant que la technique c'est con,
mais ce que la technique met en réel danger. Nous donner des priorités à
défendre face aux techniciens purs et durs.

Et on est prêt à y aller ! Je me suis fait mettre à la porte par Vint pour
vouloir nous défendre. Il m'a demandé mes motivations. Je lui ai dit que
j'étais comme lui, j'avais un agenda. Lui de faire avancer Google, moi de
protéger les gens de Google.

.
>
>> L'"ennui" est que cette solution met les classes (que Francis étudie pour
>> l'IUT), des millions de présentations (dont celle de IDNA, ou une
>> anti-hadopi), tous les TLD gratuits que l'on veut, etc. à la disposition de
>> ceux qui l'adoptent.
>>
> Cela; et c'est logique, créer moins un chaos qu'un terrain de conflits
> entre les plus riches, excluant, de facto, le plus grand nombre
> d'utilisateurs..


????
Non. Cela veut dire que n'importe qui peut gérer son TLD. Et que cela ne
coûte rien. Et que cela marche (techniquement), mais probablement pas
socialement si on s'y perd. Disons qu'un nom de domaine c'est comme un
prénom, et un TLD comme un nom. Pour l'instant on en est au "gens", au mafia
: .com, .fr, etc. J'attends ".legoff" reconnu par l'ONU.


> C'est bien, cela plaira,
>>
> A qui ?
>
>> cela sera utile
>>
> A qui ?
>
>> , cela ouvre l'internet à beaucoup de choses, ...
>>
> Pour qui et pour quoi ?


Pour tous et pour n'importe quoi. Et c'est cela la pagaille.  Ma trouille de
la pagaille, c'est qu'il y a toujrous un type pour venir mettre son ordre.


>  ...mais c'est aussi une énorme pagaille si ce n'est pas coordonné et
>> contrôlé (ce que seul l'interplus permet de faire). A commencer, une
>> pagaille économique, toutes les marques n'étant plus protégées, et des
>> milliers de "ibm.com" pouvant co-exister.
>>
> L'ennui, c'est que numérisation aidant, on ne parvient plus à distinguer le
> contenu et le support et que, l'air de rien on en vient à coordonner et à
>  contrôler les moyens de pensée de chacun...


Oui, oui. Mais il faut y aller pas à pas si tu veux bien comprendre comment
cela se fait, et comment s'y opposer, pourquoi et où. Tu vas depenser des
années de combat pour t'opposer à un truc décidé entre trois rombiers de
Google ou de l'ICANN il y a dix ans alors que ni l'ICANN ni Google
n'existaient.


>
>
>> La cerise sur le gâteau est que la proposition interplus est simplement
>> une lecture plus approfondie de la technologie internet _existante_ et
>> solidement validée. Ceci veut dire que n'importe qui, lisant nos pages de
>> travail, peut nous copier pour lancer un produit commercial et piquer
>> l'"Intenet PLUS" à tout le monde, y compris Google. L'ennui est que le
>> premier qui le fait aura ensuite un quasi-monopole de fait. La seule
>> protection est peut-être donc pour nous de bloquer les choses et de faire
>> appel, non pas contre IDNA mais pour que chacun sache à cette occasion que
>> l'Interplus est une proposition de la communauté des utilisateurs, non pas
>> une invention brevetée de Pierre, Paul, Google, ou Jacques.
>>
>

>  Comme il ne s'agit pas d'avoir raison mais de s'assurer des parts de
> marché, c'est la raison du plus fort qui emportera le morceau. Ou si ce
> n'est pas lui, ce sera son frère...(le pouvoir politique)
>

Je ne suis pas contre le pouvoir politique, si c'est celui qui me protège.
Mais pour qu'il me protège il faut qu'il me comprenne dans le contexte où
nous sommes. Quand on voit la Dopie on comprend que tout le monde essaie,
mais que ce n'est pas facile.


>
> Il est grand temps de se poser la question de savoir ce que l'on veut. Ou,
> plus exactement, la vie que l'on veut vivre.
>

Oui alors ! Demande à Olivier Auber.Ce qu'il dit est plus astucieux que les
subprimes et les surcoms.

Xavier
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