20200121 - la singularité de Poincaré à 131 ans

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131e anniversaire. Un Pontifiant du Taulier pour l'occasion. Mais attention ! on n'explore pas un monde nouveau avec des cartes anciennes (Einstein) : j'utilise la terminologie exacte. Exercice de style pour en caser (mise en perspective mutulle) le plus possible !

A vos marques !

Le 21 janvier 1889, Gösta Mittag-Leffler écrit à Poincaré pour lui annoncer que le prix pour l'anniversaire du roi de Norvège lui a été attribué et confie à Lars Edvard Phragmen la préparation du manuscrit pour sa préparation pour l'imprimeur. En juillet, Lars a fini son travail et signale à Mittag-Leffler cinq points obscurs. Celui-ci transmet à Poincaré, avec le commentaire que seul le cinquième lui parait digne de réelle attention. Ceci est le début de la théorie du chaos déterministe de l'Univers. La singularité de Poincaré entamait ses retombées.



Le besoin d'une approche plus étendue

Pour appréhender cela de façon "simple", un point de vue nouveau, que j'appelle "technosophique" parait utile. Pour en comprendre le besoin, la considération des retombées d'auto-organisation critique (ce qui se passe après une singularité) a montré que si l'esprit humain est capable de comprendre et de s'adapter non seulement au nouveau contexte profondément complexe (polylectique) que nous en percevons, et aussi à nos propres adaptations à ce nouveau contexte (j'appelle cette capacité humaine le "'capax du sapiens"), c'est au prix d'une nouvelle raison qui n'est plus seulement dialectique (logique - Platon/Aristote), mais polylectique (agorique de la multimatique des réseaux informatiques).

Cela sera démontré en 1930 par le théorème d''incomplétude des mathématiques de Goëdel et l'objectivisation des mathématiques qu'est la machine de Turing. Et c'est-à-dire d'une façon de penser nouvelle qui étend celle d'Aristote. Descartes l'a tentée en la morcelant par le réductionnisme de sa méthode - dont le quatrième précepte (Passer toutes les choses en revue afin de ne rien omettre') s'avère impossible. Et que Newton avait un temps imposé tentant de contenir par la logique de la clôture causale (toute action physique a une cause physique). Nous sommes dans un monde dont le niveau diktyque (le niveau maintenant perçu de l'en réseau des choses) est d'ouverture causale.(philosophie de l'esprit).

Qui traite de quoi ?

La philosophie, que nous pratiquons depuis au moins 4000 ans, traite des questions que l'homme pose à l'homme. La science traite quant à elle des questions que la réalité lui pose. L'écologie des questions que la nature (et sa confrontation à la science) lui pose. La technosophie traitera des questions que sa techne pose à l'homme. Il y est déjà habitué par l'épistémologie des questions que la science pose à la philosophie. Il faut ajouter que de même la philosophie pose des questions à la science : j'appelle ce domaine, qui est celui des paradigmes, l'athénaïque - en l'honneur de Socrate & All : la philosophie considérée comme une science - ou plus exactement comme le pourvoyeur de la sapience (cf. infra : donnons-nous un peu de temps pour respirer avant de sauter dans le fondamental !).

L'interligence de tout cela ???

Pour notre pensée, il ne s'agit plus de sorites' (enchainement de syllogismes), mais d'interligence , "ce par quoi - non seulement tout est connecté par une hiérarchie temporelle (histoire) ou autoritative (nomologie), mais simultanément - tout estlié (holisme. Que ce soit des objets/éléments de nature physiques, biologiques, logiques (y compris les fonctions informatiques du fonctionnel) et - comme le montre Olivier Auber - diktyques. Nous reprenons ici le terme ici apporté par Paul Matthias de diktyologie : science de l'"en réseau", où chaque élément à une

  • vision globale - miroir - de son externalité entière - le concept de "glocalité", la globalité locale, le principe cosmologique d'Einstein - chacun est le centre de son univers).
  • mais aussi une existence intrinsèque (réel) et relative (phénoménologique de la réalité) : questionnement d'Olivier Auber de l'"être en réseau", de l'entéléchie de Patrick Yeu. La nature de l'Etat en réseau face à la multitude en réseau (Facebook) et des grévistes en réseau (SNCF/RATP).

Je ne débloque pas : c'est notre quotidien

Ceci demande une certaine réflexion pour se rendre compte que c'est en fait la manière commune que nous avons maintenant de penser. Il ne s'agit plus de thèses/antithèses/conclusions, mais de multitudes, de cybernétique (la manière dont nous conduisons notre "énaction" intérieure au sein de la contexture perçue - phénoménologie) et d'émergences.

  • La compréhension de cette interligence réclame une modélisation nouvelle (graphes et relativité qui nous sont de plus en plus familiers : hyperliens, graphes et web sémantiques)
  • son traitement une puissance supérieure à celle de nos cerveaux biologiques (d'où le besoin de l'auxiliaire informatique -> son actualisation neuroévolutive actuelle).

Cela ne fait que reprendre que mes "services étendus" (stratégiquement bloqués en 1986 par raison peut-être appropriée des Etats ?) du réseau international des opérateurs publics [la résonnance néguentropique de l'intellition abductive (ce qu'il est nécessaire qu'il soit pour la cohérence des informations reçues)] que l'on retrouve peu à peu dans l'IA] : l'IA me dit ce qui cloche/me manque (raisonnement abductif) et je vais le chercher dans le bruit (big data) ou dans le catalogue des infos ambiantes (échangées ou conservées dans le "mnème" [ensemble présent des traces du passé qui conditionne les avenirs possibles]). La NSA nous a fait perdre trente ans. :-)

Nous n'avons pas seulement changé de paradigme, mais nous avons changé la définition de ce qu'est un paradigme :

  • de ce sur quoi s'accorde la doxa humaine,
  • à ce sur quoi s'accorde simultanément cette doxa et son "plus machina" que nous avons fait apparaître. Avec une addition notable qui est la sapience pour objectif et sa sapitation comme moyen.

Sapience et sapitation