20190623 - ontologies contexturelles

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Cher NetSetters,

Une réflexion reçue d'un lecteur de Gottard Gunther incertain (à travers une analyse de Daniel Verney, 2012) soulève la question de l'être en réseau d'Olivier Auber (Anoptikon pour ceux qui ne l'auraient pas encore lu) et du questionnement kénotique de Philippe Quéau, qui irait dans deux directions déjà discutées ici :

1. que Aristote nous a éduqués au point, Descartes a soulevé la question de l'espace et (discussion fin avril/mai avec Olivier) que Céline Paganelli a généralise en soulevant la question globale du contexte, et donc de la contexture.

2. que Gunther soulèverait la question de la polycontexture.

C'est intéressant, car cela irait dans le sens d'une généralisation de l'ontologie informatique vers la nature réelle de l'ontologie en ce sens de l'étude de l'être en soi. Gunther soulèverait l'idée d'un pluriel de l'"êtritude" qui poserait des problèmes à la logique, donc la mathématique, donc à la scienticité.

Maintenant la question, pas si ésotérique, que je me pose est : je pars du discours pour dire :

- le discours cybernétique est monolectique (rétroaction : je me parle dans le contexte où je suis).

- le discours logique est dialectique (nous échangeons en retour entre nos exactions intérieures qui animent réciproquement [ma logique sait gérer] pour chacun de nous un contexte externe)

- le discours agorique est polylectique (nous parlons tous ensemble à tous ceux d'entre-nous (humanité "people centered, à caractère humain, centrada en la persona) qui nous offrent un contexte complexe [mon cerveau ne sait pas gérer, mais se débrouille au pif]).

Et si nous simplexifions en réduisant cela au fait que mon "êtritude" (le "soi") interne est en relation avec l'"êtritude" de son contexte. Cela a deux conséquences non négligeables.

1. Cela répond à la remarque que tous y compris Edgar Morin traduit "self" (ex. self-defense) par "auto" (ex. autodéfense) ce qui ne veut pas dire la même chose (d'un côté c'est moi qui me défends, de l'autre c'est mes automatismes qui se défendent).

2. ce qui va être considéré c'est la "contexture" du contexte. C'est cette contexture que je vais de la même manière considérer comme unique, duale ou multiple. Mais la case contexte de l'essence reste unique (simple).

Cela résulte en un seul "soi", un seul contexte, mais un contexte polycontexturel. Et cette polycontexture peut résulter de plusieurs niveaux (matériel, intellectuel, ressenti, etc.) et d'une, de deux ou d'un "en-réseau de" source(s) tierce(s). Je suis bien en "agorique du tiers non exclu" mais à un niveau que mon multi-agent saura traiter par du multi-acteur. C'est une architecture informatique plus simple et bien plus puissante.

La conséquence est que le multidisciplinaire est un réductionnisme cartésien des contextes : "paradigme désuet" mais résilient. Mon interaction (méthodologie) qui est avec les contextures de ce contexte est interdisciplinaire, mais ne réclame qu'une seule alacrité/approche mentale qui est transdisciplinaire. Une ontologie en devient ... une ontologie : l'étude et le compte-rendu de l'êtritude de la réalité contextuelle du point de vue d'une ou de chacune des discipline(s) co-contexturelles. Nous devrions savoir simuler (Akka? Erlang).

La diktyologie, n'est plus seulement l'étude de la phénoménologie du réseau, et son compte-rendu sous la forme d'un réseau d'ontologies, mais aussi l'étude à la fois dure (formalisation de la mathémagorique des agoras), et profonde (relations sociales des individus humains, naturels, mentaux et artificiels en leur sein) de la réalité contextuelle - qui sera abordable comme une écosystémique unique, mais paramétrable (le cortège de JM Borde). Nous retombons-là sur l'idée de la modélisation ALFA d'un "numericum" commun/ouvert (simulation numérique de la réalité par le plus machina) documenté (en fait perférenté, c.-à-d. mutuellement tenu constamment à jour par imprédication réciproque).

Si on reprend l'approche anoptique d'Auber, l'ensemble des participants aux réseaux de l'écran de pixels forme un contexte qui partage des contextures physiques (ils ont tous accès à l'écran commun, tous un clavier pour modifier leurs pixels) et mentales (culture, environnement, ambiance, etc.) porteuses d'informations incitatrices ou au moins suggestives communes. Il serait donc intéressant de voir comment mesurer ces incitations par rapport aux résultats, et rechercher l'existence possible d'une ingénierie/défense anoptique de l'être en réseau. C'est - ce me semble - ce que tente de faire la pub, le marketing, l'ingénierie mentale ?

La bonne nouvelle d’une telle construction réclame la nécessité d’un numericum unique et donc consensuel pour que le système général fonctionne. L’exemple du DNS et du fichier racine (équivalent d’ALFA) et de son absence (souci stratégique américain) dans la RFC 6852 (sous forme d’une procédure de réduction des dissensus) nous montre la résilience reconnue de ce type de modèle aux tentatives de violations de la multitude.

Hier, je disais le ralliement de principe de la communauté technologique (RFC 6852) à cette approche et celle de la pensée politique structurée ("Age de la multitude" de Verdier, Colin), il nous appartient de valider la suite pour permettre à la science de faire entrer la mathématique dans la mathémagorique. Cela sera une autre affaire : à nos matheux de s'y mettre !!!!

Dans tous les cas, je pense que l'on peut dorénavant parler d'otologies contexturelles, et pas seulement dynamiques pour le projet de diktyologie Diktya dont nous reparlerons une fois prochaine. Mais là nous aurons besoin des lumières et travaux de David Fayon !!!

Cordialement à tous.

jfc