20180815 - Services étendus

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Chers amis,

j'ai aujourd'hui parlé des "services étendus" comme d'un élément clé du débat datacoms. En 1985, la doxa FCC considérait les services de base (basic : téléphone), à valeur ajoutée (value added : commutation de paquets), améliorés (enhanced : utilisation des métadonnées, conversion de protocole) ; ces services se plaçant dans le contexte de la Théorie de l'information et de la communication de Shannon pour des transmissions à moindre entropie dans le bruit du chaos déterministe [1] .

Dans ce contexte un réseau datacoms c'est :

  • de la transmission (paquets),
  • de la tabulation (adressage, tarification, topologie, etc.)
  • et du traitement (routage, facturation, prévisions, etc.).

Le problème posé au Congrès US, en février 1972, par l'offre réseau public de Tymnet a été qu'elle pouvait être s'étendre et s'intégrer au traitement informatique en time-sharing (cloud) de l'offre Tymshare. La dérégulation s'en est suivie comme un donnant-donnant avec les opérateurs télécoms : interdiction du financement croisé du transport par le traitement (cross-subsidization), mais perte d'une tarification protégée. Tymnet a été séparé de Tymshare ; ATT a été démantelée.


Mon projet pour "utilisateur glocal autonome" n'était pas celui d'un compromis transport/traitement américain, mais d'une néguentropie ouverte à tous, née du relationnel réseau, de l'intégration mondiale profonde et de la synergie agorique des multitudes hommes/relations/savoirs qu'il permet. L'attente allait au-delà de Shannon, de l'échange de connaissances à la construction commune de savoirs : une autre économie et une autre société (à laquelle nous parvenons aujourd'hui), bâtie sur l'"augmentation" permise par le réseau, et non-pas bridée par des intérêts politico-économiques de circonstances.


Les services à la sociétalité augmentée

Le déploiement de l'"international packet switch system" (IPSS) sous "commutateurs-cloud" Tymnet, compatibles avec tous les standards publics et propriétaires, et sa gouvernance au sein de l'"ISIS Club" [2] (dont le secrétariat et la documentation civils/Libres étaient assurés par la µ-asso INTLNET) soutenait cette "augmentation" [3] harmonisée :

  • des connexions inter-applicatives et à la micro-informatique naissante
  • des tarifs du transport sous les auspices de l'UIT.
  • des propositions de services étendus [4] (traitement) à travers le cloud/time-sharing public (sauf aux USA où des propositions séparées - et donc compétitrices de Tymshare - devraient s'organiser).

Si les USA ont su organiser la concurrence de leurs opérateurs du transport, ils l'ont fait de façon limitée pour la tabulation (adressage, nommage, statistique, etc.) et pas pour les opérateurs du traitement (services étendus agoriques et sémantiques). Le poids relatif des EU dans le réseau mondial et leur stabilisation sous modèle a minima TCP/IP (absence des couches session et surtout présentation, et confusion culturelle nées de l'absence de couche liaison des données) a restabilisé l'écosystème digital mondial pendant trente ans.


Fin du "moratoire TCP/IP"

La "Transition du NTIA", le 1.10.2016, marque le passage de la stratégie du "status quo" technologique et d'un paradigme normatif unique, à celle de la "permissionless innovation" et au paradigme normatif de la RFC 6852 (Communautés Globales). La fin des monopoles avec une stratégie de type monopolistique comme le "status quo" a conduit au phénomène de "BUG" de l'internet : les fonctions non standardisées se standardisent de facto autour d'un opérateur propriétaire (normativement fermé) "Becoming Unilaterally Global" : les GAFA, Twitter, ICANN, Wikipedia, etc.

La "permissionless innovation " devrait permettre aujourd'hui l'émergence de services étendus selon des normes ouvertes (nouvelles ou par ouverture de normes existantes).

Cette évolution était inéluctable en ce sens que sa résolution était inscrite dans une petite phrase de la RFC 1958 qui traite de l'architecture internet. Si le propos de cette architecture est le transport de bout en bout "tout le reste doit être traité à la frange". Le niveau atteint par les processeurs, les langages informatiques et les bandes passantes permettent aujourd'hui de placer l'interfaçage nécessaire à l'augmentation des services étendus au niveau "frange à frange" par l'addition de PLUS (plugged layers on the user side) sous forme d'OPES activés par des options IP standard ou des zones DNS.

Il est, cependant, peu probable que tout ceci se fasse sans :

  • une architectonie (modélisation architectonique consensuelle) diktyologique (ce qui a trait au réseau) commune à partir d'une infodynamique fondée sur une mise en continuité de la théorie de l'information et de la communication avec une théorie de l'intellition [5] et de la relation.
  • une clarification sur le mot "knowledge" porteur du double sens français de connaissance (être informé) et de savoir (science personnelle) et d'en tirer les conséquences architecturales sur la conception de l'informatique en réseau (multimatique ?) où doivent être prises en compte les notions de brainware (savoir utiliser [ensemble]) et de mnemware (mémoire importée).


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  1. un excellent site sur la législation télécom US est : Cybertelecom.org ; la modélisation légale actuelle des service améliorés est précisée sous http://www.cybertelecom.org/ci/esp.htm.
  2. Club des utilisateurs publics et privés d'ISIS (internally switch interface system) le système d'exploitation des commutateurs/processeurs Tymnet.
  3. "Augment" était le nom de la Division de Tymshare dirigée par Doug Engelbart qui considérait l'augmentation du QI collectif.
  4. J'ai introduit la notion et la recherche sur ces services des réseaux en 1984 en créant la Direction "Tymnet/Extended Services" avec mission de les documenter et de les déployer sur l'IPSS.
  5. information syllogistiquement nécessaire à partir des informations obtenues/possédées.