20171005 - Libre contre Logiciels

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Chers CaféduCompères;
Chères CaféduCommères,

Ce mail renoue avec la longue théorie de mes longs "pontifiants".

Je viens d'envoyer le mail joint sur la liste de l'April qui va sans doute l'assassiner. (non, elle ne l'a pas fait, mais elle ne l'a pas discutée non plus. Nous divergerions nous entre Libre et LIBRE ?)

Annotat.png  et cela sera utile vu l'importance du sujet. Je le continue avec un mail de conclusion après une remarque parallèle sur le rôle du Libre vis à vis de l'Etat, les entreprises le public. Nous devons tous comprendre que par définition un "logiciel", c'est à dire une programmation destinée à être liée à une machine donnée, n'est techniquement pas libre et que cela peut entrer en conflit avec le droit à sa propre liberté de son utilisateur.



Ce mail remet en question la notion de "Logiciel Libre"

Il résume assez bien, je crois, mes conclusions, après un an et un jour d'immobilisme des Libristes du logiciel (même en comptant certains efforts louables comme ceux de FramaSoft) pour réclamer de nous protéger de l'architecture non neutre de l'internet; après que le NTIA nous en ai rendu la maîtrise.

Je ne crois pas que cela soit la faute du concept de "Libre", au contraire : il doit être ouvert à tous les contextes des sciences participatives (cf. infra). Je crois que ceci résulte de son enfermement dans le seul concept sans doute maintenant de plus en plus inadéquat de "logiciel" (en tant qu'algorithmique dialectique bornée, autonome et localisée à une machine) qui l'étouffe, ainsi qu'en partie tout l'écosystème sociétal et digital.

C'est prématuré de s'engager dans cette voie sans solides considérations, mais je pense qu'il faut profondément étudier la notion de tenségrités de fonctionnels adaptatifs (comme il y a des neurones spécialisés dans la structure cérébrale, ou comme les functors de la théorie des catégories) en libre choix et code ouvert - dans le cadre du "neb learning", c'est-à-dire de bots et de mnèmes (ensemble des traces mémorielles/engrammes) assemblés en nébularités en synergie résiliente de savoirs.

On en reparlera après avoir vu les réactions au "troll(er)" (selon la manière dont il est lu) joint.

Je veux remercier Alain Fayon, Bertrand de la Chapelle, Bob Kahn, Bruno Martin, David Dalby, François Colombier, Gérard Lang, Jean Sallantin, Jean-Michel Borde, Jérôme Laval, John Day, John Klensin, Louis Pouzin, Olivier Auber, Olivier Zablocki, Patrick Yeu, Paul Mathias, Pierrick Lefeuvre, Robert Tréhin, Sebastien Bachollet, Vint Cerf, etc. qui sur le comptoir de ce café virtuel ou sur le zinc d'un café réel ont été précieux à ma réflexion. Ainsi que les organisateurs de la journée de l'UX et les Assises Sciences et Sociétés à Montpellier/

Le Taulier


Réponse au risque d'une analyse négative injuste

On 15:42 04/10/2017, sur la liste APRIL :

Attention à ce que ce type d'argumentaire ne revienne pas de ce côté
de l'atlantique et que des groupes de pressions ne les prennent pas
comme référence en disant : « vous voyez, les américains ont bien
compris que le libre c'était le mal ».


Xxxx,

Tu sais que d'une certaine façon je suis assez d'accord avec cela. J'ai dit pourquoi il y a un an. On m'a comme d'hab traité de Troll, mais l'année-et-le-un-jour de liberté qui ont passé depuis la Transition de l'Internet m'ont donné raison... et le droit de le réclamer au nom du Libre libre, puisque le Libre officiel ne l’a pas fait.

Mais attention ! il faut maintenant comprendre pourquoi, et pourquoi ce pourquoi est un argument fort pour la défense du Libre et de l'Open Source.

Tout est dans les :

  • RFC 3869 qui dit que si l'Etat ne se met pas du côté de la Recherche Libre, l'internet va dans le mur.
  • et RFC 6852 qui donne le leadership technique aux marchés.


Confusion entre Libre et Logiciels Libres

Parce que Stallman est un développeur logiciel on s'est focalisé sur les Logiciels Libres, en oubliant que ceux qui les ont développéson du le faire dans le contexte technologique (maintenant leader cf. RFC 6852) de l'Unix d'ATT, du TCP/IP bloqué par la NSA, de l'anti-Recherche, de l'anti-Savoir, de l'anti-Intelligence, des anti-architecture Libres.

  • Où est Hurd ?
  • Où sont les capabilités ?
  • Où est Coyottos ?
  • Où est RINA ?
  • Où est le multi-acteur ?
  • Où même est mon IP+ bien qu'adoubé par Vint Cerf ?

Tous empêtrés dans le conformisme ambiant de la non-neutralité architecturale d'un net biaisé en faveur de l'entropie de l'information+connaissance, ne laissant, en fait de néguentropie, que celle des revenus de Google ... le développeur du logiciel libre Android.

Je sais : ce n'est pas facile de renverser trente ans passés à sauver les meubles ! Mais il nous est maintenant possible de faire bien mieux : de reconstruire. Pour cela, nous avons au moins quatre points français pour nous reveiller :

  • le nouveau paradigme accepté de la "permissionless innovation" parce que les GAFAM/USCC croient que nous n'en serons pas capables. A nous de les prendre au mot.
  • la transition juridique de l'internet qui nous en donne la possibilité objective et permet de comprendre pourquoi rien ne peut se faire sans la coopération des cinq pôles de décision reconnus par le SMSI : collectif (Etats), privé (entreprises), international (standards, économie), Libre (sociétés civiles) au service de qui décide librement de qui et comment il paie (chacune de nos personnes utilisatrices) autour desquelles la "société de l'information" doit être centrée (cf. Engagement de Tunis, 2005).
  • le déblocage dû à la loi de Moore. Le blocage du Savoir et de l'Intelligence (interactives) nous a été imposé en 1986 au profit de la seule passivité d'une information figée dans ses datagrammes de bout en bout. La puissance des processeurs et l'explosion de la bande passante ont changé cela. On peut réutiliser pleinement la bande passante, même sous l’internet stack. Nous l'avons expliqué et comment le faire (Cerf, Kahn, Pouzin, Day, etc. et moi) le 10 janvier 2010. Le NTIA en a pris conscience et croit nous avoir à nouveau roulé dans le mesure où le Libre n'a pas lu la phrase clé de la RFC 1958 (tout le reste à la frange), non plus que celle de la RFC 5895 («this document does not specify the behavior of a protocol that appears "on the wire") qui donnent le pouvoir du frange à frange à la Concertation Libre, Industriel, Collectif (CLIC) si le Libre veut bien se réveiller.
  • la Charte des Sciences et Recherches Participatives en France, http://cnrlib.fr/index.php/Sciences_et_Recherches_participatives, signée le 20 mars 2017. Elle nous permet de réclamer à l'université l'aide mutuelle et la coopération que le gouvernement US a refusées à la RFC 3869 de l'IAB. Mais il faut se mettre à se remuer librement nos méninges intellitives plutôt que de continuer à agiter des banderoles réclamatives. "Code is law" : écrivons la loi nouvelle que nous pouvons/voulons !


Des Libres nouveaux

J'en ajoute trois :

  • la SX comme une science nouvelle, généralisant l'UX à l'anthropologie sociétale. La science de l'expérience. Comment la société réagit-elle à ses propres innovations en réaction de sa propre évolution. Et l'ESX, l'expérimentation pour ces sciences de l'expérience. On lance des projets de recherche Libres pour voir s'ils peuvent réuissir et comment ils fonctionnent, et s'ils peuvent générer un savoir qui permettra de les dupliquer.
  • le projet ESX pratique d'un opérateur de services étendus local libre (OSELibre) dans ma communauté de communes de la France périphérique, autour de ma maison qui a besoin d'un IDONET (intrication des objets en réseau) et servira de laboratoire test. Le but est un DVD "click en main" pour de tels OSEL sous Devuan.
  • l'intégration d'un infoscient (savoir référentiel sous-tendu) pour le cobware (les composants de la cobotique ambiante) pour une domotique française Libre.

Maintenant, vous pourrez me traiter de Troll ou de Troller ( https://www.troller.com.br). Vous aurez de la matière !


Conclusion

Le Libre qui propose et fait, c'est le bien et nous avancerons. Celui qui râle et ne montre pas de chemin commun, c'est effectivement mal. Il nous fait à tous perdre notre temps et notre peu d'argent dans des quêtes inutiles.

jfc


PS. J'ai promis de documenter mon approche d'un cloud devuan pour un service multimatique pour mon OSELibre. Je suis en retard : je me rends compte que pour que cela marche il faut une présentation et une démarche de recherche coordonnée (justification -> concertaton -> expérimentation -> solution) dont je mets peu à peu au point un mécanisme de démarche expérimentale. C'est trés intéressant une démarche de Chercheur Libre sur le "Libre choix donné ou voulu par les utilisateurs".


Une confirmation

'On 11:16 05/10/2017, zzzzz said:

Je réfléchissais en terme de pyramide.
A la base, c'est au Libre d'influencer l'Etat, les
entreprises et le public. Un jour, avec un seul noyau,
il faudra bien trouver une unité de repère pour tout
le monde, si on veut avoir des resultats.
Ou c'est la prochaine génération qui s'en occupera.


CQFD.

J'ai malheureusement bien confirmation ici du besoin que j'ai évoqué hier : ce ne seront malheureusement pas les Logiciels Libres (formulation actuelle) qui nous libéreront du "biais du net" (la non-neutralité architecturale voulue de l'internet) mais le design et l'exploitation en concertation entre le Libre, l'Industrie et les collectivités [locales, universitaires, ...] (DECLIC), basée sur la nécessaire évolution du software de sa conception de programme logiciel dédié machine/OS, à celle de protocoles entre fonctionnels et mnèmes (ensemble des chunks mémoriels) répartis compatibles.

Ils furent des temps où l'on a appris les routines, les drivers, les OS, le temps réel, etc. Il nous faut maintenant stabiliser à cinq domaines (hardware, software, brainware, knoware et cobware), nous adapter au modèle multi-acteurs autonomes et nous dégager des GAFANSA.

Ce que vous dit la génération précédente (comme moi) c'est que puisque la votre ne s'y met pas, ce n'est pas la prochaine mais la notre qui va devoir le faire.

Cheerio!

jfc

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