20160220 - Quand allons-nous nous réveiller ?

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Article Apple et Google contre le FBI : bienvenue dans un monde où les Etats ne sont plus que des acteurs parmi d’autres (mais faut-il s’en réjouir ou en pleurer?)
une contribution de Bertrand Vergely et de Laurent Alexandre.


Très bonne analyse du temps présent et du multistakeholderisme américanoglobal. La problématique est toutefois biaisée par l'absence proposée de solution alternative. Le problème en effet n'est pas cette situation, mais le fait que ceux qui devraient y remédier (du type de nos deux auteurs) nous documentent implicitement qu'il n'y a pas d'autre voie de sortie. Soit parce qu'ils ne réfléchissent pas assez profondément, soit parce que leur propre approche les conduit eux-mêmes à être dépendants du monétaire encore (de plus en plus ?) ambiant, soit parce que la solution est plus profonde que leur domaine de compétence.



Vox clemens in deserto

Cela me donne donc l'impression d'être une voix dans le désert. Le diagnostic est simple : le datagramme est devenu l'instrument monétaire après la pièce, le billet et le chèque. Dans la mesure où la monnaie a pris le controle du datagramme elle a pris la place de ce dont le datagramme est aussi l'instrument d'échange : l,intelligence.

Notre situation est donc très simple : le moneygram vs. l'intelligramme.


Moneygram vs Intelligramme

Quelle est techniquement la différence ? le moneygram doit être passif tandis que l'intelligramme est par nature actif. Cela veut dire que :

  • pour le moneygram, la data (envoyée) doit = capta (reçue) doit = la tracta (appréciée). Sinon il n'y a pas d'économie monétaire. Le datagramme envoyé doit être celui utilisé. Tout se limite à du bout en bout (IP) vérifié (TCP) immuabilisé (croisé/blockchain).
  • pour l'intelligramme, la data (envoyée) doit = capta (reçue) pour éviter la cacophonie, dont l'intra(format)/extrastructure(référentiels) va déterminer la nature et la valeur aux yeux du receveur. Nous sommes entrés dans une économie d'enchères [1] croisées.

Par essence une économie d'enchères est agorique (l'économie est celle d'une immense agora) qui repose sur la valeur de l'étalon monnaie qui va se mettre lui-même aux enchères. C'est la nature intrinsèque de la complexité. Cela se comprend simplement en comprenant la graduation (a) de la cybernétique monolectique, (b) de la logique dialectique et (c) de l'agorique polylectique. Les roulés de la terre sont ceux qui ne l'ont pas compris.

Ceux qui l'ont compris savent que la valeur de la monnaie est variable et que "le gogo" de google la croit fixe.


Comment répondre à cela ?

Très simplement. Par une culture qui permettre au datagramme d'être aussi un plein intelligramme. C'est à dire quelque chose qui permette que l'évaluation de sa valeur ne soit pas celle de l'envoyeur (edge provider), mais celle du receveur (end user) qui peut aller voir ailleurs (communautés locales et globales) ou utiliser d'autres étalons (référentiels).

Ceci veut dire :

  • une "libération technologique" (hors de la communauté globale RFC 6852 des GAFAMUSCC)
  • ce qui réclame une "maîtrise architecturale" (qu'il faut étudier, définir et expérimenter d'où http://XLIB.RE)
  • qui elle-même doit reposer sur une "compréhension architectonique" (architecture des architectures, y compris de l'agorique de la pensée, d'où mon exploration du http://lerda.org)

Nous sommes fortement aidés en cela par l'approche du catenet qui sépare

  • le digital intelligent
  • de l'asservissement par complication (intrication maligne) numérique


Bien comprendre pour bien répondre

La situation actuelle résulte de la culture UNIX (du militaro-industriel US) d'un maître central et de ses terminaux réels ou virtuels esclaves. Elle s'est trouvée confrontée au maillage client-serveur du réseau .

  1. La première technologie qu'elle y a rencontrée en 1974 était Cyclades', qui supportait le modèle réseau par le datagramme avec le filtrage intelligent de la couche six. Le monde UNIX a adopté le datagramme, mais, sans la contrainte inutile dans un réseau d'interalliés sous même commandement de la protection, de la sécurité et de l'intelligence de la couche six. Il a ainsi écarté la possibilité pour le client d'évaluer la valeur (intellition : qu'est-ce que cela me dit que je ne savais pas déjà) ou le danger (virus maléfiquement intelligent) du datagramme.

  2. La seconde technologie qu'elle y a rencontrée était Tymnet qui utilisait un datagramme virtuel et une couche six étendue dans un réseau d'interconcurrents. Là, pas solution de compromis possible, d'autant que la capacité architecturale du modèle Tymnet lui permettait de supporter aussi la commutation de circuits virtuels et la commutation de datagrammes réels de Cyclades, telle que poursuivie par les recommandations du CCITT (UIT/T) ayant pleinement intégré la couche six. La solution a là été économico-politique : le rachat du groupe possèdant Tymnet, la fermeture de son développement couche six étendue, l'oubli du datagramme virtuel.


On s'est donc fait avoir

Si l'on y regarde bien, tout cela a été permis par l'acceptation de tout le monde de rétrograder mentalement, en étant séduit par l'esbroufe des NTIC. Nous avons bien été interconnectés au niveau du catenet digital où nous avons conservé notre autonomie maître entre maîtres, inter pares (IP). Mais nous l'avons sacrifiée en restreignant notre souveraineté dans les rets du web. La couche six de l'autonomie souveraine absente a été remplacée par les "moteurs de vendu". C'est à dure une couche anti-six, dont le propos est de s'assurer que les capta de l'utilisateur sont bien et sont seulement les tracta locales voulues par l'edge provider. C'est l'invention de la monnaie surévaluante. Cette surmonnaie permet à Google d'envoyer pour $ 1 de data, pour $ 1000 de capta-utilisateur, aux frais de tous ! ... Et de prétendre que les spammeurs qui le copient à la petite semaine sont des criminels à condamner pour protéger la "neutralité" du réseau.


Se réveiller

Pour se réveiller, c'est simple :

  1. rétablir la parité : google envoit et reçoit du contenu, nous aussi. Chacun son serveur. ex. http://labriqueinter.net/ sur le catenet.
  2. interfacer le réseau de façon intelligente : c'est l'IUI (Intelligent User Interface/Interface d'utilisation intelligente), c'est-à-dire l'architecture Tymnet : ce qui rentre sur mon ordinateur, via son IUI, ce sont mes tracta à partir les capta "reçues" ou "achetées" sur le réseau, et non celles manipulées par le vendeur.
  3. et pour cela dans cet IUI des moteurs d'applications "vu/cru/su" nourris par mes référentiels (personnels ou choisis) et mon mnème (ensemble intelligemment organisé d'éléments mémoriels; http://www.cnrtl.fr/definition/mn%C3%A8me) personnel ou communautaire.

Pour une fois, je conclurai en me servant d'un mot de la langue française (c.-à-d. sur le dictionnaire des digicides académiciens français) : engramme. ENGRAMME : XXe siècle. Emprunté de l'allemand Engramm formé à l'aide du grec en, « dans », et gramma, « trait, trace ». PSYCHOL. Trace que laisserait dans le cerveau une expérience vécue.

Ce que nous subissons est une extension-invasion des engrammes de nos mnèmes par atrophie architecturale des intelligrammes en moneygrams.

Ce faisant c'est la France que l'on assassine.