20151213 - Réfléchir à la cyberdéfense

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Faire la paix et la guerre appartient à l'exécutif. Pour faire la guerre et protéger la paix, il utilise les militaires et pour faire la paix il utilise les diplomates. Une réalité constitutionnelle nouvelle est le devoir de précaution qui concerne tout le monde en ce qu'il concerne le possible. Ceci correspond à la contre-guerre et va du maintien de la paix, aux initiatives préventives (armement, surveillance, etc.) et passe par le domaine principal de la guerre industrielle globale actuelle : l'aspect normatif.

De plus le 5e théâtre (la cybernité) pose le problème de la nation en armes (tout processeur est une arme possible pour ou contre soi, ce que nous allons de plus en plus vivre avec l'IoT et pose un problème majeur en ce qui concerne les industries d'armement et le droit de la guerre), sans parler de la guerre de l'information.

Cela demande une doctrine nationale armée/nation dont nous manquons. Une question est de savoir qui doit l'établir, et donc de savoir si elle doit d'abord être nationale (force de la cohésion) ou experte (force de la pertinence), ou comment elles doivent s'articuler.

Attention : la cybernité introduit par expérience la remise en cause du modèle exécutif héllénitique (expérience de la gouvernance de l'internet). Celui-ci repose sur l'identification d'un triple archontat démocratique.

  1. en addition des archontes éponymes, basileus et polémarque (en gros chef de l'état/économie, paix intérieure, défense) nous avons besoin d'un archonte architarque qui se préoccupe de ce sur quoi est construite la cité (science, technologie, catenet, son architecture, etc. dans le cas du digital). Expérience : loi sur la république numérique qui n'évoque pas les questions de défense.

  2. la mécanique de prise de décision et de conduite opérationnelle relève d'un éventail de décisionnaires bien plus vaste et non réellement constitutionnellement gradué. Par exemple en matière d'ouverture du feu : du Président aux systèmes de défense algorithmiques. Alors que le nombre de décisions individuelles prises dans un contexte mondialisé où les occasions de frictions/conflits d'intérêts sont bien plus nombreuses, l'information citoyenne sur les capacités/engagements réelles de protection par la violence d'Etat (polémologie) sont de moins en moins données (en raison de la diffusion de l'information, leur présentation relève déjà de la dissuasion).